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Talcheta
Talcheta, Russie du Nord, dans une base secrète Américaine.
Il est 8h42, le général Mattfield regarde sa montre et se dirige
vers la fenêtre de son poste de commandement.
Dehors il fait froid, la tempête fait rage sur le Nord de la Russie depuis
déjà deux semaines. Les températures oscillent entre -40
et -35 degrés, et déjà le général Mattfield
se demande comment il va faire face au manque de ravitaillement livré
habituellement par les énormes B-52 américains. En effet, de ce
temps exceptionnellement froid et neigeux, les avions américains ne pouvaient
plus déposer le ravitaillement sur les ponts aériens de la base
par manque de visibilité et par conséquent aucuns matériaux
pour la construction de tanks ne pouvaient être acheminés.
Mattfield regardait perplexe ces plates formes vides. D’habitude les chinooks
ne cessaient de faire des allés retours de ces énormes structures
de bétons à l'usine d'armement pour les pièces détachées,
ainsi qu'à la caserne pour les denrées alimentaires.
Dehors, trois pilotes américains accompagnés de quatre rangers
marchaient en direction des trois seuls chars paladins de la base. Ils allaient
effectuer une mission de reconnaissance non loin d'ici dans la petite ville
de Talcheta à 2 kilomètres de la base, pour découvrir une
éventuelle présence ennemie. En effet, à présent,
la GLA se risquait dans tous les continents du globe : personne n’était
à l’abri.
Les quatre rangers vérifiaient une dernière fois leur matériel,
pendant que les pilotes se plaçaient dans leurs énormes machines
de guerres. Un des quatre rangers prit sa grenade flash dans la main, et l’essuya
sur son pantalon. Le regard de Mattfield se posa sur Jack, le vétéran
des tireurs de roquettes de la base. Le général connaissait bien
ses hommes, il pouvait les nommer un par un car depuis trois mois déjà,
ils vivaient tous ensemble et se retrouvaient à chaque repas dans le
self de la caserne.
Jack était assis sur le capot d’un Humm-Vee. Il réglait
sa visée laser comme chaque matin avant l’entraînement. Il
avait la lourde tâche d’entraîner tous les soldats lance-roquettes
de la base, mais il aimait transmettre son savoir acquis au combat. Son expérience
faisait de lui le meilleur soldat lance-roquettes de la base et tout le monde
appréciait son calme à toute épreuve, ainsi que son talent
hors-norme.
Mattfield, en pleine déprime pensait à sa femme et à ses
enfants restés là-bas en Californie. Il y pensait chaque jour
de plus en plus. Il prit la bouteille de whisky posée près de
la radio et se servit un verre. Il se disait que dans cette région au
moins, il n’avait pas de glaçons à mettre dans son whisky
pour le refroidir.
8h51 : dans neuf minutes, le général devait s’occuper comme
chaque jour de l’entraînement des snipers. Depuis 22 ans il excellait
dans son métier de général, mais en plus de son génie
tactique il gardait intact sa précision d’ancien tireur d’élite
vétéran. C’est donc avec un certain engouement qu’il
livrait ses secrets aux jeunes recrues arrivées il y a 3 semaines par
chinook.
Mattfield prit son fusil d’assaut, vida son verre, enfila sa parka et
sortit en direction de la caserne qui se trouvait à 200 mètres
de sa position. Sur le chemin, il croisa 2 chars crusaders qui se déplaçaient
en direction de l’usine d’armement ; sans doute pour être
inspecté par les mécaniciens. Seulement 3 mécanos devaient
s’occuper de tous les véhicules de la base qui comprenait 5 hum-vee,
4 crusaders et 3 paladins ; la très mauvaise visibilité dû
à la tempête rendait impossible l’envoi de renforts supplémentaires
alliés.
Le général avait en plus la lourde responsabilité de gérer
les missions de reconnaissances de ses soldats en variant le chemin emprunté
par ceux-ci chaque jour, pour ne pas tomber dans une éventuelle embuscade.
Les blindés de la base connaissaient un problème de taille par
ce froid : leurs drones de reconnaissances ne pouvait voler sous peine de s’endommager
; ce qui rendait plus périlleuses encore leurs missions.
Mattfield vit sur sa gauche les deux missiles patriotes qui ornaient l’entrée
principale de la base ; il savait qu’il disposait de la meilleur défense
du monde mais restait un tant soit peu vigilent et redoutait comme tous les
commandants d’une base une attaque éclair de l’ennemie.
Le général allait franchir l’entrée de la caserne
quand il perçut un bruit. Son ouïe développée au combat
ne le trompait jamais. Il demanda donc à deux humm-vee de partir en reconnaissance
vers l’entrée de la base ; Des tireurs de roquettes montèrent
à l’intérieur de ceux-ci et ils partirent en trombe. Le
général - que chaque bruit attisait de peur -, s’arrêta
net et -la radio à l’oreille-, attendait le rapport de ses soldats
qui n’arrivaient toujours pas après quelques minutes déjà...
Puis soudain, à l’horizon, on distinguait deux silhouettes. Mattfield
prit les jumelles d’un ranger qui s’était précipité
auprès de lui et scruta l’horizon :
-« Voici les humm-vee. Ils s’approchent à toute allure,
ils n’ont pas l’air en bon état… »
Le général resta bouche bée, le visage inerte. Une fumée
noire s’échappait des 2 humm-vee et on apercevait déjà
au loin une colonie de chars scorpions suivie par deux lanceurs mobiles scuds,
quelques maraudeurs et une dizaine de rebelles.
-« Tous le monde en place les gars, on a de la compagnie ».
Le général savait qu’il pouvait comptait sur ses hommes
mais la file indienne de blindés ennemies que l’on voyait à
l’horizon ne semblait pas venir pour discuter !
Déjà, les pilotes de crusaders étaient en place et tous
les regards étaient fixés sur les deux patriotes qui n’allaient
pas tarder à repérer l’ennemi et à tirer leurs quatre
énormes missiles.
Le général ordonna à un ranger de contacter immédiatement
les 3 chars paladins partis en reconnaissances vers le sud pour qu’ils
reviennent en urgence. Mattfield chercha ensuite un emplacement pour accueillir
l’ennemi. Ses capacités tactiques se révélèrent
une fois de plus très efficaces : il trouva un emplacement près
d’un rocher sur le flanc gauche ou l’ennemi avait peu de chance
de le voir. Il arma son fusil d’assaut et visa le crâne d’un
rebelle qui tomba par terre quelques secondes après, la bouche ouverte,
le corps immobile. Jack quand à lui s’était placé
sur le flanc droite, mais le premier char scorpion était trop loin pour
qu’il tire. Il continuait donc de fumer sa gauloise avec cette assurance
de soldat expérimenté américain que rien n’effrayait.
L’ennemi continuait à avancer quand Mattfield sentit une main dans
son dos :
-« Bonjour général !
-Content de vous voir colonel Burton !
-Moi aussi général, je suis impatient de tester mon nouveau M-17
contre ces vermines ! »
Le général esquissa un sourire, et se sentait plus en sécurité
à présent.
En effet, le colonel Burton est une recrue peu ordinaire : il ne s’entraîne
jamais avec ses camarades mais préfère s’entraîner
tout seul. Sa détermination a fait de lui un soldat de très haut
niveau qui est à l’heure actuelle le plus récompensé
par le président américain. Ce génie des explosifs emporte
toujours de quoi faire sauter une ville entière sur lui. Chaque jour
il met au point de nouveaux explosifs tous plus ravageurs les uns que les autres.
Le colonel Burton, quand il ne s’entraîne pas à l’extérieur,
passe ses journées dans le centre de commandement tactique pour acquérir
le génie militaire que chaque soldat recherche. C’est ainsi un
camarade de combat respecté de tous, très efficace mais qui reste
toujours à l’écart du groupe.
Les tireurs de roquettes étaient en place, et dans quelques secondes,
aidés par leur visée laser ils tireront sur les tanks ennemis,
accompagné par le chant incessant des obus de crusaders.
Le général en était déjà à sa 3ème
cible tuée, quand il entendi le bruit caractéristique de 3 blindés
derrière lui, à quelques mètres. Les chars paladins étaient
arrivés, et tout les soldats US s’en réjouissèrent
: leurs sauveurs étaient là, ils ne craignaient plus rien à
présent.
En effet les chars paladins sont les derniers-nés de la technologie américaine
et sont dotés d’un laser qui bloque la majeure partie des missiles
sol – sol, et air – sol ; ce qui fait de ces blindés des
adversaires redoutables. Leur efficacité, ainsi que le talent de leur
pilote se fit immédiatement ressentir : les trois paladins tirèrent
sur un maraudeur ennemi qui explosa littéralement et vola en éclat.
La peur chez l’ennemi se fit immédiatement ressentir, et déjà
trois chars scorpions tentèrent de retrousser chemin mais en vain. Les
3 paladins tirèrent chacun leurs énormes obus sur ceux-ci qui
explosèrent sous l’œil inquiet des quelques rebelles qui n’avaient
pas été tués par le général mattfield.
Soudain, les deux lanceurs mobiles scuds tirèrent leurs impressionnants
missiles qui furent stoppés net par les lasers des paladins. Dès
cet instant l’ennemi savait qu’il n’avait plus aucune chance.
D’autant plus que le colonel Burton, dans une furtivité exemplaire,
s’était glissé dans les rangs ennemis et détruisait
tout ce qui se trouvait autour de lui.
Sans parler des lance- roquettes, qui semblaient jouir d’une certaine
gaieté à pulvériser les blindés ennemis. Mattfield
à présent, avait finit son travail : plus aucunes silhouettes
ennemies ne se dessinaient à l’horizon. Il restait quelques carcasses
fumantes sur le sol, et des pilotes pleins de sang qui tentaient vainement de
se sortir des décombres. Des rangers se précipitèrent sur
le champ de bataille et jetèrent leurs grenades flash sur les pilotes
qui se noyaient dans des marres de sang et qui hurlaient de douleurs…
La bataille était finit. Tous les soldats reprirent leurs positions,
et les quelques blessés alliés se dirigèrent vers la caserne.
On avait recensé très peu de perte du côté américain
: seulement un char crusader détruit. Les deux missiles patriotes, eux,
étaient très endommagés, mais déjà les trois
mécaniciens commencèrent à les réparer. Le pilote
du crusader avait réussi à se sortir de la carcasse fumante de
son char avant qu’il n’explose et se dirigeait à présent
vers la caserne pour soigner sa jambe droite qui saignait abondamment.
Le colonel Burton avait rejoint Jack, le sourire aux lèvres : il était
satisfait de sa nouvelle mitraillette d’assaut. Jack nettoyait déjà
son lance-roquettes en soldat convaincu de l’invincibilité de son
armée.
Le général Mattfield donna ses ordres et augmenta le nombre de
soldats pour les rondes de cette nuit. Ensuite, il se précipita au poste
de commande et envoya un message au général Flord de la base voisine
qui se trouvait plus au sud, pour demander du renfort d’urgence et surtout
pour prévenir d’une présence ennemie. Cinq minutes après
l’envoi de son message des bruits assourdissants de réacteurs rugirent
au-dessus de la base : trois chasseurs Raptors s’étaient placés
en mode défense au-dessus de la totalité de la base. Tous les
soldats regardèrent perplexe l’arrivée de ces avions de
chasse. Jack jeta un coup d’œil en direction du ciel et se remit
à nettoyer son lance roquette, appuyé contre un crusader, comme-ci
il savait que ces renforts viendraient…
Mattfield reçu un coup de téléphone, c’était
le général Flord spécialiste de l’aviation :
« -Mattfield
-Bonsoir général, ici Flord.
-Bonsoir général. Je vois que vous avez bien reçu mon message.
La visibilité s’est donc améliorée.
-Oui, j’ai pensé que quelques raptors pourraient vous être
utile en attendant l’arrivée prochaine de renforts.
-Des renforts, enfin.
-Oui j’ai prévenu le pentagone, et nous devons nous rejoindre demain
matin à 5h05 au point de ralliement que je vous signalerais dans quelques
minutes. Des renforts arriveront donc dans la nuit, et nous avons pour objectif
de détruire les défenses ennemies pour que nos bombardiers auroras
puissent faire le ménage.
-Entendu Flord.
-Sinon pas trop de dégâts ?
-Non. Nous avons perdu un crusader seulement.
-Ok. Les B-52 vont reprendre le largage de ravitaillement.
-Parfait. Sinon rien à signaler pour vous ?
-Non rien du tout ! Mais depuis l’annonce de la présence ennemie
j’ai fait construire 2 missiles patriots en plus, au cas où !
-Je crois que vous avez bien fait. L’ennemie me semble bien installé,
et semble disposer de beaucoup de ressources.
-Je viens de recevoir une photo satellite de notre zone ; je vous envois donc
les coordonnées exactes du point de ralliement dans quelques secondes.
-Entendu.
-Bon je vous laisse Mattfield, je dois préparer l’offensive de
demain.
-Ok. Alors à demain Flord et bonne nuit.
-Merci à vous aussi.
Le général Flord était bien équipé ; il
pouvait communiquer par l’intermédiaire de son téléphone
satellitaire avec le pentagone, ce que ne pouvait pas faire le général
Mattfield. Il disposait également d’un budget plus important compte
tenu des derricks de pétroles plus nombreux vers le sud. Flord disposait
également d’un aéroport, ce qui était un luxe pour
les bases américaines implantées en Russie. Ce spécialiste
de l’aviation excellait dans les stratégies d’attaques aériennes
et avait de nombreuses fois était rapatrié pour mener à
bien des missions à l’extérieur du continent.
Mattfield se dirigeait maintenant vers le centre de commandement tactique pour
annoncer à tous les soldats – qui l’attendaient –,
le déroulement de la situation. Ensuite il préparerait ses plans
en fonction des coordonnées du point de ralliement pour que chaque soldat
connaisse son rôle lors de l’offensive du lendemain, que tous attendaient
avec impatience.
Demain, dès l’aube, la neige laissera la place au sang et encore
une fois la soif de vengeance des soldats aura la raison sur ce qu’il
reste d’humain dans leur esprit. Ils savaient déjà que demain
ils tueraient, ou seraient tué et cela ne les empêcha pas de dormir.
L’armée les avait transformés en machines de guerre ; pendant
le combat ils ne penseront qu’à leur cible et leur raison d’humain
n’aura pas une seule seconde le dessus sur leur devoir bestial.
Fiction écrite pour Time Of War par Rom1. |
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