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Les montagnes célestes

Les hurlements avaient enfin cessé. Les corps des six paysans étaient étendus par terre, dans des positions grotesques, les membres horriblement déformés, sur leurs visages on pouvait encore lire une souffrance indicible et une peur plus grande encore. Les hommes qui avaient assisté à la scène étaient tous des soldats endurcis. Ils connaissaient l'horreur de la guerre, et la mort était leur lot quotidien. Pourtant, parmi ces combattants fanatiques, certains avaient dû détourner les yeux, pour ne pas flancher devant leur chef.
L'homme qui s'avançait parmi eux n'avait au contraire pas manqué une seconde de l'agonie des six victimes. Sur le sol gelé, en partie recouvert de neige, il retourna avec son pied l'un des cadavres, un sourire tordant son visage mutilé.
- Mes frères, les portes des enfers viennent de s'ouvrir. L'apocalypse va pouvoir commencer.

********

- Dépêchez-vous bande de faignants, vous croyez peut être que les hélix vont nous attendre toute la journée ?
Cela faisait maintenant six jours que le commandant Tran Hu et ses hommes ratissaient les montagnes du Kirghizistan sud. Le Kirghizistan, un pays de près de 200.000 kilomètres carrés, 94% de montagnes et une altitude moyenne 2.750 mètres . C'est en parti pour cette raison que le général Shin Faï avait choisi personnellement Tran hu. Le commandant était originaire de la province chinoise du Qinghai, à la lisière Nord-Est du Tibet, une zone de montagne, avec le Machen Gangri qui culmine à plus de 6.200 mètres , un pays rude, qui donne des hommes rudes. Le commandant Tran Hu était l'un de ses hommes, un militaire qui faisait passer son pays et son peuple avant tout, un meneur d'homme, aussi, qui savait motiver ses soldats tout en conservant leur respect et leur fidélité. Et la mission qui lui avait été confié nécessiterait toutes ces compétences et tout son talent, il en allait de la survie du monde.

Trois mois s'était écoulés depuis ce que les médias avaient qualifié d'incident. Des journalistes qui avaient été tenus éloigné de la vérité dès le début, et aiguillés sur une fausse piste, l'affaire étant trop grave pour que la moindre fuite ne vienne paralyser les efforts de la coalition sino-américaine. Officiellement, ce que l'on avait pu voir sur les chaînes d'information, c'était un acte terroriste d'un groupe révolutionnaire dans la république autonome de Khakassie, un état indépendant au sud de la Russie , frontalier avec la mongolie. Une tentative de puch qui avait mal tourné, suivie d'une réaction musclée du gouvernement autonome et fin de l'histoire. La vérité était bien sur tout autre. Il s'était bien passé quelque chose en Khakassie, précisément dans la région d'Altaï. Une ancienne base militaire russe attaquée au petit jour, pas par un quelconque groupe terroriste, mais par les hommes du plus redouté des fanatiques, spécialiste de l'armement chimique, connu uniquement sous le pseudonyme de Dr Thrax. Une attaque prévue de longue date et mené de main de maître. A l'aube de ce funeste jour de novembre, les réseaux de tunnels avaient craché leurs empoisonneurs rebelles et les lance-roquettes, pris par surprise, les soldats de l'armée régulière n'avaient rien pu faire, aucun ne fût épargné. Depuis l'éclatement de l'URSS en 1991, l'armée rouge n'avait plus les moyens d'entretenir toutes ses structures, même les plus secrètes et les plus sensibles, comme ce centre de développement caché dans cette désormais république autonome de Khakassie.

********

- commandant, un message du général Shin Faï.
Le garde rouge était dans un garde à vous impeccable. Même si la journée avait été éprouvante, même si le froid et l'altitude rendaient tout effort encore plus pénible, il était fier de servir sous les ordres du commandant Tran Hu, et la discipline était un sujet qui ne se discutait pas.
- Merci, passez le moi au poste de commandement.
- Mes respects mon général.
- bonjour, Tran, qu'elles sont les nouvelles ?
La question était quotidienne, et malheureusement, la réponse aussi.
- Toujours rien mon général. Nous avons survolé la région du Sary-Tash, fouillé les grottes et les ravins, mais toujours aucunes traces de l'armée de Thrax. Général, si je peux me permettre, nous n'avons qu'une chance sur un million de repérer la base ennemie en procédant ainsi. Il nous faudrait au plus tôt le piratage satellite de notre centre internet.
- C'est impossible pour l'instant et vous le savez, la construction du centre de propagande a été retardée faute de budget, et tant qu'il n'est pas terminé, le centre internet ne verra pas le jour. Continuez de chercher, vous recevrez demain un détachement de Migs pour vous aider dans votre tache. Au revoir.
Tran Hu baissa les yeux et respira profondément. Il connaissait mieux que personne les problèmes financiers qui menaçaient l'opération. Depuis que la décision avait été prise d'installer une base avancée dans cette région perdue des montagnes kirghizes, il y a quatre semaines, il avait réalisé un travail formidable. Outre le poste de commandement et une caserne, il y avait maintenant plusieurs unités de production d'énergie, des bunkers, et même un dépôt de ravitaillement, enfin, la construction d'une piste d'atterrissage était en cours et le chantier d'un complexe militaro-industriel commençait à prendre forme. Mais tout cela coûtait cher, et il avait reçu l'ordre de se débrouiller seul, le secret qui entourait cette opération impliquant que Pékin, officiellement, n'était pas au courant et donc ne débloquerait pas de fonds.
Quant à la construction d'un centre internet, qui permettrait de pirater les satellites et donc de repérer l'ennemi depuis l'espace, elle ne pouvait se faire qu'après l'édification d'un centre de propagande, considéré, à tort selon Tran, comme le bâtiment le plus important par les politiques et le haut commandement chinois.
Il y avait bien une autre solution, et puisqu'il avait reçu les pleins pouvoirs pour mener à bien cette mission, rien ne l'empêchait d'y avoir recours. Pourtant Tran hésitait toujours, le « plan B » comme il l'avait surnommé ironiquement impliquait beaucoup de choses, et notamment de faire confiance à l'ennemi d'hier devenu l'allié d'aujourd'hui.
A 500 kilomètres au sud-ouest, en Afghanistan, et plus précisément dans la province de Kunduz, il y avait une base américaine, installée là depuis l'intervention de 2002. Une base un peu spéciale, placée sous les ordres directs du Général Malcolm Granger, surnommé « Ace » Granger, qui avait pour objectif de tester grandeur nature et dans les conditions réelles d'un conflit la toute nouvelle technologie des hélicoptères commanche, le revêtement furtif.
Mais ce n'était pas cette innovation qui intéressait le commandant Tran Hu. Le centre stratégique et ses capacités d'espionnage satellitaire, voilà ce qui retenait toute l'attention du chinois. Mais pour avoir la collaboration des américains, il faudrait leur dire la vérité, toute la vérité, et jusqu'à présent Tran avait réussi, sur l'ordre formel du général Shin Faï, à cacher aux alliés l'objectif réel de l'attaque des soldats du Dr Thrax.

**********

Rafi avait les pieds en sang, chaque muscle de son corps lui rappelait le calvaire de la journée écoulée. Il ne comptait plus celles qui l'avaient précédé et ne savait pas combien il y en aurait encore, mais une chose ne changerait pas, il le savait, c'était le travail, harassant. Au tout début, équipé de sa seule pioche, en compagnie de dizaine d'autres malheureux, il avait dû creuser, pour fabriquer des tunnels, puis il avait entassé des sacs de sable, formant de petits bunkers, il avait aussi participé à la constructions de divers bâtiments, et aujourd'hui, transformé en bête de somme, il devait transporter sur parfois plusieurs kilomètres des caisses, du matériel, de la nourriture, tout un tas de ressources volées dans les villages alentours par ses bourreaux.
Le jeune homme se souvenait à peine de sa vie d'avant. Paysan pauvre, mais heureux, dans son petit village près d'Ishkashem, au nord de la vallée du pandjchir, à la frontière de l'Afghanistan et du tadjikistan. Il vivait simplement avec sa famille, son père, sa mère et sept frères et sœurs. Il n'avait pas connu l'invasion et l'occupation soviétique, et dans cette zone du pays, la prise du pouvoir par les talibans en 1994 n'avait rien changé, ni en mal, ni en bien d'ailleurs. Certes, la vie était difficile, mais on mangeait à sa faim et les premiers jours de printemps pouvaient faire croire que s'il existait un paradis sur terre, c'était ici.
Et puis un jour des hommes étaient arrivés. Des soldats. Sans explications, sans un mot, ils avaient tué les femmes, les enfants et les vieillards, ne gardant que les hommes en bonne santé et physiquement en forme. Rafi se souvenait d'une jeep, de camions dans lesquels on les avait jeté, comme des animaux. Combien de temps le convoi avait roulé, il ne le savait pas, pas plus que de l'endroit où il se trouvait maintenant. Des montagnes, à perte de vue, mais rien qui ne lui soit familier. Quand on l'avait enlevé, l'été touchait à sa fin, puis l'hiver était arrivé, sec, froid, mordant. Beaucoup de ses compagnons d'infortune avaient péris, mais d'autres malheureux, sans doute comme lui kidnappés dans les villages alentours, les avaient rejoint. Ces derniers jours, le soleil brillait plus, les températures étaient remontées, la brise amenait des senteurs fraîches et délicates. Mais si cet hiver horrible allait enfin se terminer, la condition d'esclave de Rafi, elle, se poursuivait.

*********

Le site russe d'Altaï était connu depuis longtemps, Chinois et Américains savaient très bien quels genres de recherches étaient menés la-bas. Le développement d'un armement bio-chimique de pointe. Bien sûr, ces mêmes recherches étaient entreprises aussi bien aux Etats-Unis que dans l'empire du milieu, voilà pourquoi la communauté internationale n'en avait jamais rien su. Impossible de dénoncer les Russes sans risquer à son tour d'être montré du doigt. La seule différence, c'est que l'union soviétique était beaucoup plus en avance que n'importe quel autre pays dans ce domaine. Qu'avait donc récupéré Thrax dans les ruines du complexe scientifique ? Les plans d'un virus extraordinairement puissant, et surtout d'une telle stabilité qu'il pouvait être installé sur n'importe quel type de bombe ou missile. Un vol qui serait suivi d'un chantage, voilà ce que croyaient les Américains. La vérité vraie était légèrement différente, mais autrement plus inquiétante. Ce n'étaient pas les plans d'un virus qu'avait réussi à emporter le Dr Thrax, mais le virus lui-même, parfaitement au point, et prêt à l'emploi. Voilà pourquoi le temps était compté.

Les objectifs du terroriste étaient encore inconnus, les moyens qui seraient mis en œuvre pour répandre le virus aussi, mais le commandant chinois était sûr d'une chose : il n'y aurait pas de chantage. La haine de Thrax pour tous ceux qu'il considérait comme ses ennemis était telle que le temps n'était plus à la discussion ou à la menace. L'autre détail que ne connaissaient pas les forces US, c'était les effets du virus. Les Chinois, qui avaient piraté les bases de donnés secrètes des ordinateurs russes, et réussi à récupérer en partie les plans de cette arme, l'avait surnommé « la rage noire » Même s'ils n'avaient pas pu reconstituer le virus dans leurs laboratoires, ils avaient tout de même pu en tirer un mélange chimique bien plus inoffensif, qui après de longs tests et expérimentation avait abouti à la création d'une substance dopante baptisée « frénésie », conditionnée sous forme de pilule. Mille fois moins puissante que la rage noire, et surtout non létale, la frénésie avait trouvé son utilité, et équipait désormais toutes les unités de chocs de l'infanterie chinoise, permettant pour un temps de doper les soldats et d'en faire des sur-hommes, sans trop de dommage pour l'organisme. La rage noire, elle, agissait doublement : sur les centres nerveux, et plus en profondeur, sur le matériel génétique. En quelques secondes, la pauvre victime était prise de convulsions, immédiatement suivies d'une crise extrême de paranoïa, l'obligeant à massacrer tout ce qui se trouvait autour d'elle. Pendant ce temps, les mutations génétiques gonflaient ses organes, tordant les membres et accroissant encore plus la douleur et l'envie de tuer. De la contamination à la mort, il ne s'écoulait qu'une quinzaine de minutes. Les effets du virus disparaissant avec le sujet. Voilà l'horrible vérité que le commandant Tran ne pouvait se résoudre à avouer aux américains. Car parler signifiait aussi leur dire comment les Chinois avaient été au courant, et ainsi dévoiler la découverte et la mise au point de la frénésie.

********

La porte vitrée de la véranda s'ouvrit doucement, sans bruit, le calme voluptueux de la chambre laissant la place au murmure étouffé de la ville. Il faisait beau ce jour là à New York, le ciel était d'un bleu profond, ce qui faisait ressortir encore plus la blancheur des rares nuages. De la terrasse où elle prenait son petit déjeuner, la jeune femme contemplait sans y penser les gratte-ciel aux reflets d'argent qui se trouvait de l'autre coté de Lexington Avenue. Les quelques fois où elle était venue à New York, elle était toujours descendue dans des hôtels de luxe, mais c'était la première fois qu'elle prenait une suite au Marriott East Side. C'était sa petite récompense se dit-elle. En fait, beaucoup plus pragmatiquement, c'était surtout parce que l'hôtel était proche de l'immeuble des nations unis, où la jeune femme avait mené sa dernière opération, le piratage des dossiers informatiques secrets d'un diplomate sud-coréen soupçonné de trafic d'œuvre d'arts avec la dictature Nord coréenne. Meï Ling Feng avait reçu, une nouvelle fois, les félicitations de Pékin. Son travail était terminé, et elle avait bien l'intention de prendre quelques jours de vacances, au frais de l'empire du milieu, pour aller visiter San Francisco, ville où son père avait passé cinq ans, lorsqu'il était étudiant.
La douce mélodie de son téléphone portable résonna soudainement, l'arrachant à sa rêverie.
- Allô.
- bonjour, pourrais-je parler au conservateur du musée de l'histoire de Chine, s'il vous plait ?
- Désolé, je suis son assistante, je vais voir si je le trouve, pouvez vous rappeler dans cinq minutes ?
- Très bien, à tout de suite.
Et voilà, pensa la jeune femme, les vacances sont finies avant même d'avoir commencé.
Meï Ling avait l'habitude de ce genre de coup de fil, c'était la procédure normale pour contacter les agents sur le terrain.
Officiellement, elle travaillait pour le musée de l'histoire de chine, en charge de la promotion de la culture chinoise à l'étranger. Un bon moyen de justifier ses nombreux déplacements à travers le monde.
Après avoir connecté son téléphone à l'ordinateur portable dernière génération posé sur la table du salon privé de sa suite, elle établie la connexion avec le centre opérationnel.
- Vous pouvez y aller, la ligne est sécurisée.
Sur l'écran, le logo rouge et or à tête de dragon laissa la place au visage impassible d'un homme d'une soixantaine d'années.
- Bonjour, Lotus Noir
- Bonjour Monsieur
Le général Zhan était son officier de liaison, mais au fil des ans, il était aussi devenu un ami, remplaçant ce père mort trop tôt.
- Il s'agit d'une situation critique, Meï Ling, je vous passe le général Shin Fai, il vous expliquera tout.
Trois heures plus tard la jeune femme était à l'aéroport Kennedy, son avion décollerait en début d'après midi, un vol direct New-York / Pékin, elle serait chez elle dans douze heures exactement.

*********

Les doubles palles du gros hélicoptère chinois soulevèrent un nuage de poussière dans un vacarme étourdissant au moment où il se posait sur la zone d'atterrissage de la base américaine. Le commandant Tran était tendu. Il n'était déjà pas facile pour un chinois de se rabaisser à demander l'aide d'un étranger, un ancien ennemi qui plus est, mais la situation exigeait en plus qu'il fasse des concessions s'il voulait obtenir l'aide du général Granger.
- Suivez-moi, monsieur, je vous escorte jusqu'au PC.
Le commandant chinois suivit le ranger, tout en repérant les différentes infrastructures présentes : caserne, dépôt de ravitaillement, commandement tactique, aérodrome, pénitencier, et plusieurs unités de production d'énergie.
- Veuillez patienter.
Il faudrait jouer serré, en dire assez, sans tout dévoiler, mentir par omission, ou rester le plus vague possible, le Chinois était plus habitué à des choix stratégiques sur le terrain militaire que sur celui de la diplomatie.
- Commandant Hu, quel bon vent vous amène ?
En une fraction de seconde, des dizaines de possibilités, combinaisons, tactiques passèrent par la tête de Tran. Il avait préparé cette conversation en étudiant le profil psychologique du Général Granger, car c'était ce héros de la guerre d'Irak qu'il faudrait convaincre, un homme dont on disait qu'il pourrait bientôt devenir ministre de la défense dans le nouveau gouvernement US, bref, un adversaire de taille dans une négociation qui allait engager deux armées.
Et soudain, la donne venait changer du tout au tout : devant lui il n'y avait pas cet homme sec, au regard d'acier et à la mise toujours impeccable. Devant lui il y avait une force de la nature, près de deux mètres de haut, le crane rasé, un visage taillé à la hache, vêtu d'un simple débardeur et d'un treillis.
- Colonel Burton ?
Le Chinois avait du mal à croire ce qu'il voyait.
- Lui même mon p'tit père. Le général Granger a été rappelé à Washington, il m'a refilé le Bébé. Alors, il parait que le dragon rouge a besoin de l'oncle Sam ?
Le colonel Jack Burton était une légende. Cet expert des opérations de renseignement avait participé à tous les conflits de ces quinze dernières années. Spécialiste du sabotage, il avait permis à l'armée américaine de gagner des batailles avant même qu'elles ne commencent. On murmurait qu'il avait débuté sa carrière au sein des unités « crépuscules », une force de frappe chargée de nettoyer les bavures de l'armée US. Il était aussi soupçonné de nombreux assassinat d'opposants politiques, de manipulations et de vente d'armes non conventionnelles à des groupes rebelles. Tout cela était bien sûr improuvable, et le colonel Burton était aujourd'hui devenu l'un des officiers les plus craints et respectés.
Mais pour le commandant chinois, le fait que Burton dirige les opérations pouvait changer beaucoup de choses. L'Américain n'était pas réputé pour son sens de la diplomatie, et il détestait par-dessus tout les longues et fastidieuses conversations. C'était peut être l'occasion rêvée, Tran décida d'entrer directement dans le vif du sujet.
- En effet, Colonel. Comme vous le savez, Thrax et ses hommes se cachent quelque part dans les montagnes kirghizes, nous avons survolé tous les lieux sensibles de la région sans résultats. Une surveillance satellitaire nous permettrait de gagner un temps précieux.
- Si je comprends bien, vous voulez qu'on déroute l'un de nos satellites pour repérer la base de Thrax ?
- Oui Colonel.
- Et qu'est ce qu'on y gagne ?
Le Chinois essayait autant que possible de rester impassible, mais il était loin d'imaginer que la conversation prendrait cette tournure : un simple marchandage.
- Colonel Burton, vous n'êtes pas sans savoir que le Dr Thrax possède désormais les plans d'une arme biochimique d'une puissance inégalée, et qu'il a les moyens de la fabriquer en un temps record. Je pensais que le seul fait qu'il puisse raser une ville d'Amérique et tuer des milliers de vos compatriotes en quelques secondes était suffisant à nous assurer votre concours.
- Et bien vous pensiez mal, commandant. Cependant, on peut trouver un terrain d'entente. Voyez-vous, il y a dans votre arsenal quelque chose qui m'intéresse personnellement, tout comme l'état major, cela va de soit.
Le cœur de Tran se mit à battre plus vite, et il sentit une goutte de sueur lui couler dans le dos.
- Je vous écoute Colonel.
- Et bien voilà, le deal est tout simple : le satellite contre le schéma technique des mines à neutrons. C'est à prendre ou à laisser.
Les mines à neutrons étaient des armes dévastatrices contre les troupes à pied, mais encore plus redoutables pour les blindés. En effet, elles pouvaient neutraliser les conducteurs des véhicules sans endommager ses derniers.
Il fallait réfléchir vite, et ne pas se tromper dans la réponse.
- Vous demandez beaucoup Colonel Burton. De simples photos satellitaires contre une arme de ce type, c'est cher payé.
L'Américain se mit à sourire.
- Et oui mon ami, c'est ce qu'on appelle chez nous la loi du marché. Vous voulez quelque chose que nous sommes seuls à avoir, et en plus vous le voulez vite. Ce qui est rare est cher, ce qui est très rare est donc très cher.
Le Chinois n'avait pas le choix, et Burton le savait.
- Très bien, colonel, vous aurez les plans détaillés dans deux jours, le temps de les faire venir de Pékin. J'espère que le satellite sera en position dans ce délai.
- Aucun problème, commandant. C'est un plaisir de faire des affaires avec vous.
Une fois dans son hélicoptère, Tran Hu laissa exploser sa colère. Il n'en voulait pas tellement à Jack Burton, après tout, ce dernier avait tenté le coup et ça avait marché, mais Tran ne pardonnerait pas aux hommes politiques de son pays de ne pas lui avoir laissé d'autres choix.

**********

L'ambiance avait changé dans la base rebelle. Rafi sentait une excitation croissante chez les soldats, et il devait y avoir des gens important qui étaient arrivés, puisque même celui que le jeune homme pensait être le grand chef s'était déplacé pour accueillir les passagers du van.
Depuis plusieurs jours, Rafi et une quinzaine de ces compagnons avaient été affecté à la construction d'une longue langue de terre battue, un vieux paysan lui avait dit qu'il s'agissait certainement d'une piste d'atterrissage. Un autre groupe d'esclave travaillait à quelques centaines de mètres de là, encadrés par des militaires et des ingénieurs, mais Rafi était incapable de reconnaître le bâtiment qu'ils étaient en train de monter. C'était une structure carrée, plate, sans toit, avec neufs branches, comme des bras métalliques qui bougeaient de bas en haut dans un gémissement sourd.
- Alors, Hassan, où en est-on ?
- Tout va pour le mieux, Maître. Le site de lancement des scuds sera bientôt opérationnel, et l'avion cargo devrait pouvoir se poser d'ici un à deux jours.
L'ingénieur en chef Hassan el Mokader travaillait d'arrache pied depuis qu'il était arrivé dans cette zone perdue. Même si ses compétences étaient essentielles au bon déroulement du plan du Dr Thrax, il savait qu'il n'avait pas droit à l'erreur, ni au moindre retard.
- C'est bien mon ami, les missiles vont arriver cet après midi, nos chimistes équiperont les têtes explosives de la rage noire, et dans quelques jours, nos frères de Kaboul et Bagbad trouveront la force de faire le sacrifice ultime de leur vie pour tuer les chiens d'hérétiques qui souillent notre sol depuis trop longtemps.
L'ingénieur devint blême. Maintenant Hassan en était sûr, Thrax était fou. Il allait lancer les missiles sur Bagdad et envoyer un avion au-dessus de Kaboul, le virus allait contaminer des millions de personnes, en quelques minutes, des soldats, mais surtout des femmes, des enfants, des civils, de bons pères de famille, tous allaient se transformer en bête sanguinaire avant de mourir de la façon la plus horrible qui soit. Et le plus terrible dans cette histoire, c'est que le Dr Thrax était réellement persuadé de la justesse de sa cause et des moyens employés pour parvenir à ses fins. Une sensation d'étouffement saisie Hassan, un voile passa devant ses yeux et une bouffée de chaleur manqua de le faire défaillir : il allait être complice de ce génocide.
- Que ce passe-t-il mon ami, la perspective de libérer notre peuple devrait emplir ton cœur de joie !
- C'est le cas, maître, mais il y a encore tellement à faire et tellement peu de temps devant nous que j'ai soudainement eu peur de manquer de force, mais ça va mieux.
- Très bien. Remet toi au travail, tu auras bientôt la possibilité de contempler notre oeuvre.
En tournant les talons, Thrax souris ; oui, mon ami, très bientôt, et tu seras même aux premières loges. Peut être trop près à ton goût.

*********

Tous les lieutenants étaient maintenant présents autour du commandant Tran. L'infanterie, les blindés, l'aviation ; tous étaient fin prêt.
- Messieurs, voici une carte détaillée de la région de Sulyukta. C'est la pointe ouest du Kirghizistan, coincée entre le Kazakhstan et le Tadjikistan. C'est ici que le Dr Thrax a établi sa base. Un endroit stratégique puisqu'il est difficilement accessible pour ses ennemis, et qu'il permet de se replier dans 2 directions différentes en cas de fuite. Voilà maintenant les images satellites que nous ont fournies les Américains. Grâce au climat encore froid à cette altitude, la vision thermique a permis de mettre au jour plusieurs éléments intéressants, et inquiétants. Sur la partie gauche, notre objectif prioritaire : Sans doutes possibles, cette structure est un site de lancement de missiles scuds. Nous ne savons pas s'il est déjà opérationnel, mais c'est là qu'il faudra concentrer nos efforts. L'assaut direct est impossible. La tactique « bombardement aérien et déploiement des troupes au sol » ne peut être envisagée. Les sites stinger empêchent les avions de survoler la zone, et le maillage de réseau de tunnel ne laisserait aucune chance à nos soldats. Quant aux blindés, la passe qui permet d'accéder la base est trop étroite pour qu'ils puissent entrer autrement qu'un par un, ce qui serait un véritable suicide.
Tout en parlant, le commandant Tran regardait ses hommes. Malgré ce déluge de mauvaises nouvelles, pas un n'avait bronché. Les gardes rouges lui faisaient confiance, et c'était à lui de leur prouver qu'ils avaient raison.
- Soldats, je vous présente Lotus Noir. Le succès de cette mission et l'avenir du monde repose entièrement sur elle.
Meï Ling, je vous laisse la parole.
- Merci commandant. Messieurs, nous allons devoir travailler en parfaite synergie, votre rôle sera ingrat, mais c'est le seul moyen pour moi d'entrer dans la place. Vous devrez faire diversion et mener une offensive à plusieurs niveau pour que l'ennemi mobilise toutes ces forces contre vous. Votre véritable objectif sera de détruire les sites stingers et les deux entrées de tunnels qui se trouvent dans cette partie Nord-Est de la base. Une fois fait, vous devrez attirer les troupes de Thrax vers cette zone, au sud, où les renforts vous attendront. Dans le même temps, l'aviation larguera un tapis de bombe sur les différentes structures situées à l'entrée de la base, ce qui me permettra de profiter de la confusion pour m'infiltrer au plus profond des lignes ennemies. Quand le site de missile scuds ne représentera plus une menace, le commandant Tran lancera l'offensive générale.
- Merci Lotus Noir. Soldats, préparez-vous. Départ de nuit, ce soir à 18h00. Rompez.
Une fois seul avec la jeune femme, Tran inspira profondément.
- Quelles sont vos chances de vous en sortir, Meï Ling ?
Lotus noir rit de bon cœur :
- Une sur un million, commandant, comme à chaque fois !

*******

- Colonel, les Chinois se mettent en route.
- Et bien, il était temps. Préparez les Chinooks de combat et l'escorte de commanches furtifs, on va aller faire une petite ballade.
Le commandant Tran m'a pris pour un imbécile, se dit le colonel Burton. Il se sera trompé deux fois dans la même journée, il faudra que je pense à le lui dire si l'on se revoit.
Dès que Tran Hu avait rejoint son hélicoptère, Burton avait effectivement demandé que l'on déroute un satellite au-dessus du Kirghizistan. Plus exactement, il avait fait dérouter 2 satellites ; l'un pour Thrax, l'autre pour Tran.
Depuis, il suivait à la seconde près les agissements des troupes rebelles et chinoises.
Si tout ce passait comme prévu, non seulement l'armée américaine disposerait des mines à neutron, mais aussi d'une arme biochimique redoutable.
- Les gars, le plan est simple. On va approcher le plus près possible par l'ouest. Dès que les bridés auront lancé l'assaut, je m'infiltrerais discrètement et placerais les charges télécommandées sur leur foutu site scud. Une fois à l'abri, on fera tout sauter, et les bombardiers furtifs finiront le boulot.
- Excusez-moi colonel, mais … les troupes chinoises ?
- Evidement, il risque d'y avoir un peu de casse chez eux. Mais puisque officiellemnt nous n'auront jamais franchi la frontière afghane, personne ne pourra nous accuser de quoi que ce soit.

********

Même si la réussite de l'opération reposait sur la discrétion de Lotus Noir, l'affrontement n'en serait pas moins meurtrier.
Sur les photos satellites, les Chinois avait pu constater qu'un nombre important de véhicules était présent sur la base rebelle : des chars scorpions, des buggys lance-roquettes, des unités anti-aériennes, des vans de combat et même des lanceurs mobiles, sans compter les unités à pied, mitrailleurs et lance roquettes. De plus, Tran n'en doutait pas, les hommes et véhicules de Thrax seraient certainement équipés d'armes chimiques.
L'armée chinoise, qui se déployait maintenant sous les yeux du commandant, n'en était pas moins impressionnante. En première ligne, les postes mobile d'écoute, des camions capable de détecter les mouvements d'unités ennemies dans un large rayon, même ceux d'unités furtives, des engins qui n'avaient pas vocation à aller à l'affrontement direct, mais qui donnaient une large avance stratégique au reste des troupes. Venaient ensuite les transporteurs d'assaut blindés avec à leur bord des gardes rouges équipés de mitrailleuses Gatling, capables de couper un homme en deux et de pénétrer les blindages légers.
Quelques chars dragon, de véritables lances flamme géants montés sur chenilles, venaient en soutien à l'infanterie, et puis il y avait les blindés lourds. Les Napacanons, qui tiraient des obus de napalm capables de survoler les défenses ennemies, l'impressionnant et redoutable Nuclécanon, l'unité d'artillerie la plus meurtrière jamais créée, capable de tirer des petites charges nucléaires longue portée, ou, comme c'était le cas ici, des obus à neutron, qui comme les mines du même nom pouvaient anéantir les troupes sans endommager les bâtiments et les véhicules. Enfin venaient les touts nouveaux chars CME, abréviation de « contre-mesures électroniques », un brouilleur à fréquences multiples permettant de désactiver les missiles guidés ou les roquettes.
Le soutien aérien était assuré par une demi-douzaine de Migs, équipés de bombes au napalm, ainsi que de cinq hélix, les gros hélicoptères de combat embarquant l'infanterie qui serait à terme déployée au cœur des combats.
Une force considérable pensa Tran Hu, mais avec une faiblesse tout aussi considérable : la lenteur.
En effet, hormis les transporteurs d'assaut et les postes mobiles d'écoute, tous les autres blindés étaient très lents. Impossible de jouer sur l'effet de surprise en terrain découvert, impossible de lancer un rush, une guerre éclair. Avec ce genre de formation, il faudrait être très prudent, et arriver au contact de l'ennemi sans se faire repérer, et là encore Lotus Noir allait jouer un grand rôle en leur ouvrant la voie.
- En route soldats, il nous faut être en position demain matin, avant que le soleil ne se lève. La journée qui nous attend déterminera l'avenir du monde, et si nous échouons, cet avenir sera bien sombre.
Debout sur un monticule rocheux, le Commandant Tran harangua une dernière fois ses troupes. Les cris des gardes rouges lui gonflèrent la poitrine. Si avec ces hommes là, il n'arrivait pas à vaincre Thrax, personne ne le pourrait.

********

-Y en a marre, c'est toujours les mêmes qui se gèlent.
Le garde rebelle, emmitouflé dans plusieurs épaisseurs de vêtements tenta pour la sixième fois d'allumer sa cigarette. Le vent s'était levé au milieu de la nuit, un vent qui venait des montagnes, glacial et sec. Le ciel commençait doucement à devenir moins noir, on sentait plus qu'on ne voyait une certaine luminosité annonçant le lever du jour, une journée qui s'annonçait belle. Mais pour l'heure, tout juste protégés de la morsure du froid par les sacs de sables qui constituaient leur abri, les trois soldats équipés de missiles stingers attendaient la relève.
- Dis, Abdoul, qu'est ce que tu crois que ça va donner tout ça ?
- La justice divine doit être appliquée et nous avons été choisis pour être le bras armé de Dieu, les chiens seront écrasés et le paradis s'ouvrira à nous.
Les trois hommes se regardèrent et éclatèrent de rire. Cette phrase avait été prononcée la veille avec force conviction par le Dr Thrax. Le fanatisme de leur chef les inquiétait, parfois, mais la perspective d'un butin facile lors des pillages de village, et surtout la faible probabilité de se faire tuer lors d'un combat frontal étaient de bonnes raisons pour ne pas trop se poser de questions.
Le noir de jais avait laissé la place à un gris clair, l'aube allait bientôt être là, et les premiers rayons du soleil allaient enfin réchauffer leurs carcasses frigorifiées.
- Qu'est que c'était, ça ?
Un bruit sourd venait de résonner entre les montagnes, immédiatement suivi de deux autres.
- Bah ! Certainement une avalanche, il y en a de plus en plus en ce moment, le printemps arrive, c'est d'ailleurs pas trop tôt.
Le dernière chose que virent les trois gardes fût un petit point noir qui arrivait droit sur eux.
En quelques secondes, l'enfer se déchaîna.
Les obus à neutron des nuclécanons couplés aux obus au napalm des napacanons déchirèrent les cieux, s'abattant sur les postes avancés de l'armée de Thrax, noyant hommes, armes et matériel dans une mer de feu.

*********

- Ca y est Colonel, les Chinois ont lancé l'assaut.
- Parfais, volez le plus bas possible et allez vous poser sur cette corniche, on débarquera et on rejoindra à couvert la position de tir.
Burton aurait besoin d'être seul, une fois atteint le site de missile scud. En effet sa mission ne consistait pas qu'à placer les charges explosives : il devait aussi emporter un échantillon du virus, et cette partie du boulot devait rester secrète, même pour ses marines. Par contre, il ne pouvait se priver d'un soutien qui aurait une vision plus globale sur le champ de bataille ; Il avait donc décidé d'emmener avec lui quatre snipers, qui occuperaient différentes positions pré-établies.
- Go, go, go, on y va, allez les gars !
Une fois les cinq hommes débarqués, l'hélicoptère fit demi-tour sans prendre d'altitude et disparût la brume du petit jour.
- Très bien. Aigle 1 sur la pointe nord-ouest, Aigle 2 derrière les baraquements désaffectés, Aigle 3 tu sécuriseras la zone de récupération, Aigle 4 avec moi. Silence radio jusqu'à ce que tout le monde soit en position, et rappelez-vous, on est en stand by jusqu'à ce qu'il y ait suffisamment de bordel chez ces rats pour qu'on puisse agir sans se faire remarquer.
A deux kilomètres plus à l'est, la discrétion n'était plus à l'ordre du jour.
Le commandant Tran, à l'intérieur de son PC mobile suivait les opérations et préparait la deuxième phase de l'opération « montagnes célestes »
- Lotus Noir, où en êtes-vous ?
La réponse de la jeune chinoise lui parvint faiblement, dans le grésillement qui caractérisait les liaisons dans le tumulte des combats
- J'ai franchi la première ligne de défense. Je pense pouvoir me faufiler par l'arrière des bâtiments des soldats. Attendez, il y a un problème.
A quelques centaines de mètres, il y avait un petit van, surmonté d'une antenne radar. Lotus Noir senti un frisson lui parcourir la colonne vertébrale. Ce qui ressemblait à une vieille épave inoffensive avait failli lui coûter la vie lors d'une mission précédente. Ce radar mobile, équipé la plupart du temps d'un scanner, permettait de suivre les manœuvres ennemies en temps réel. Mais pour Meï Ling, le danger venait du fait que cette unité captait aussi les ondes émises par son matériel électronique. S'il elle s'approchait trop près, elle serait aussi visible qu'une tâche d'encre sur une étendue immaculée.
- Commandant, il y a un obstacle entre moi et les missiles qu'il faut absolument dégager. Un Petit camion vert pâle surmonté d'une antenne radar, à gauche de l'entrepôt où ils réparent leurs véhicules.
- Bien reçu, les Migs ont repéré l'endroit, par contre ils ne peuvent pas en approcher, des batteries antiaériennes sont installées un peu partout autour de la base, ils n'auraient aucune chance.
Mais Tran avait prévu une telle éventualité. Un bombardier se tenait prêt à larguer un tapis de bombe si besoin était. Et même si le Commandant aurait préféré ne pas avoir recours à cette solution, à cause du risque que faisait courir l'imprécision d'un bombardement à haute altitude, il n'avait plus le choix.
- Mettez-vous à l'abri lotus noir, d'ici une quinzaine de minutes votre problème n'en sera plus un.

*******

- Remuez-vous chiens galeux ! il est absolument hors de question que ces bâtards franchissent nos défenses.
Le regard déjà fou de Thrax n'exprimait plus qu'une haine et une colère hallucinée.
Si près du but, non, ce n'est pas possible, non, ils n'y arriveront pas.
- Habib, où en est le chargement de l'avion ?
- La bombe vient d'être placée dans la soute de l'appareil, Maître, mais l'ingénieur en chef a des problèmes pour stabiliser l'altimètre du détonateur.
Thrax se mit à hurler en se précipitant vers le hangar qui abritait l'Avro Manchester MK IA, un vieux bombardier qui avait été mis pour la première fois en service en 1939 par la Royal Air Force.
-Hassan ! Hassan !, Fait-moi décoller cet avion !
Hassan el Mokader était encore penché sur le dispositif explosif quand Thrax le saisi par les cheveux.
-Traître, je vais te faire payer ton sabotage
-Pitié, seigneur, je vous assure que je n'ai rien fait de mal, au contraire, je n'ai pas dormi depuis deux jours pour que tout soit prêt à temps, si l'avion décolle maintenant la bombe risque d'exploser à tout moment, l'altimètre n'est pas stable.
A plat ventre sur le sol en terre battu, l'ingénieur pleurait. Au-dessus de lui, Thrax, tout en ne cessant de délirer, tira jusqu'à ce que le craquement sourd des vertèbres du pauvre homme n'indique que tout était fini.
Le terroriste grimpa dans la carlingue et ordonna au pilote de mettre les gaz, quand une présence le fît se retourner.
- Vous n'irez nulle part avec cet avion, Nazrim.
Le terroriste devint livide, ceux qui connaissaient son nom de famille se comptaient sur les doigts d'une main, quant à ceux qui connaissaient son prénom...
- Jarmen Kell, que faîtes vous ici ?
- Il y a longtemps que je suis là, au sein de votre base. Le jeune homme souriait, ses capacités de camouflage étaient légendaires, mais il savait très bien que ce n'était pas lui que Thrax craignait, mais celui qu'il représentait.
- Le feu s'abattra sur les infidèles, le dénouement est proche Kell, allez le dire à votre maître.
- A mon maître, Nazrim ? je pense que vous voulez dire notre maître !
- Je, Je, oui… bien sûr, notre maître. La tournure que prenait la bataille, la présence de Jarmen Kell ; Thrax avait la sensation que les choses lui échappaient.
- Nous allons partir Nazrim. Le ton employé n'était pas une invitation, ni même un ordre, c'était tout simplement une évidence : Ainsi en avait décidé le chef suprême de la GLA , tout comme il avait décidé d'effacer les traces de ce fiasco.

**********

Lotus noir sentait encore le souffle des multiples explosions provoquées par le largage du tapis de bombe. Si la sensation aurait été forcément désagréable pour n'importe qui d'autre, pour le Chinoise, c'était un souffle libérateur : la porte ouverte vers les missiles scuds.
-Encore merci Commandant, si nous ne rencontrons pas d'autres imprévus, le site de lanceurs sera devenu complètement inoffensif dans quelques minutes, et vous pourrez lancer l'assaut final.
Meï devinait le sourire le Tran dans sa réponse.
-Bien reçu mademoiselle Feng, ce sera un plaisir d'écraser cette vermine.
Ca y était, la jeune femme était enfin au contact. Le temps de me connecter, et le tour sera joué.
Et tout d'un coup, aussi rapide qu'un félin, elle se retourna avec son pistolet équipé d'un silencieux en main.
- Hola ! Mignonne, pas de vilains gestes, on est dans le même camp non ?
- Burton ! Que diable faîtes vous ici ?
- Comme vous, ma chère, je viens éliminer une importante menace terroriste.
Comment ces américains pouvaient ils conserver cet horrible sens de l'humour dans des situations qui semblaient désespérées.
-C'est très aimable à vous, mais ce n'était pas la peine de vous déplacer, je m'en sort très bien toute seule.
-Je n'en doute pas, mais une fois que vous aurez désactivé cet engin, que comptez vous en faire ?
-Ne faîtes pas offense à mon pays, Burton. Vous pensez qu'on est tellement en retard sur le plan militaire que l'on a besoin de ces vieux missiles dans notre arsenal ?
-Non, je sais très bien que votre équipement rivalise avec le notre. Mais je me demandais si un virus légèrement verdâtre n'était pas la vraie raison de votre venue, et de votre manque d'empressement à détruire l'installation ?
Meï Ling, fuyez, vite. Tran venait de hurler dans l'oreillette de la jeune femme ;
L'avion qui vient de décoller est en train de faire demi tour, il va larguer la bombe sur nous, sur nous tous !!!

A suivre...

Fan fiction écrite pour Time Of War par Vincent Ala.

 
 
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