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ToWFic - Chapitre 50 : Lune sanglante |
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Je pense que l'on peut sortir le champagne, vous ne croyez pas ? Déjà 50 chapitres que cette histoire dure, ce qui je pense est unique pour une fanfic écrite pour un RTS. Quoi qu'il soit c'est avec beaucoup d'émotion que je vous propose ce cinquantième chapitre aujourd'hui et si je sais que je me répète, je ne vous remercierai jamais assez pour votre soutien...
La question que vous devez vous poser est sûrement "Combien reste-t-il de chapitre ?" Mais malheureusement vous donner une idée à 10 chapitres prêt serait en soit un indice sur la suite de l'histoire alors cette fanfic se terminera quand elle se terminera !
Encore merci et bonne lecture à tous.
Chapitre 50 : Lune Sanglante
Un vent paisible caressait la mer de son souffle régulier, nulle terre n’apparaissait aux quatre coins de l’horizon. Perdus au milieu de cette immensité trois aigles noirs s’élançaient vers l’est, prédateurs de retour vers leur nid après une chasse nocturne. Ils ne ramenaient pas de trophée, pas de festin à dévorer à l’ombre d’une tanière. Ils avaient laissé leur proie brûler sous le regard insondable de la lune. Assis à l’arrière de l’hélicoptère Marcus contemplait l’astre de nuit en se remémorant la première fois qu’il avait rejoint la base des Steel Talons. Ce jour là Clayton avait failli être la dernière personne à lui avoir adressé la parole, il l’avait conduit à l’échafaud et jusqu’au dernier instant il lui avait craché sa haine. Aujourd’hui il suivait le même parcours mais cette fois le sang avait véritablement coulé, celui de son ancien tortionnaire.
De nouveau il était considéré comme un traître, de nouveau une chasse à l’homme allait être menée contre lui, peut être même avait-elle commencée bien avant cette nuit. Focalisé sur son propre sort il en oubliait la guerre qui continuait certainement de faire rage. Le Nod poursuivait-il le combat malgré la nette supériorité de son adversaire ? Combien d’autres vies humaines avaient été perdues à cause des envahisseurs ? Imaginer qu’un homme puisse s’allier à la pire des créatures pour tuer son prochain lui était insupportable mais il savait pourtant que cela ne faisait que suivre une logique millénaire. De tout temps l’homme n’avait jamais reculé devant les pires atrocités pour soumettre son ennemi. Aujourd’hui le GDI jouait de nouveau de cet éternel refrain, de la plus terrible des manières.
Les yeux perdus dans la voute céleste il redoutait à tout instant que celle-ci se charge de nuages annonciateurs de malheurs. Un jour ou l’autre il devrait les affronter, il n’avait désormais plus le moindre doute à ce sujet, un jour il allait devoir se battre contre les Scrins et il savait que ses chances seraient bien minces.
Les rivages de l’Europe se dessinaient peu à peu sur la ligne de l’horizon, bientôt ils auraient rejoints la base secrète des Steel Talons, le dernier refuge de l’humanité, leur maison. Marcus sentit le poids de ses tourments allégé à l’idée de retrouver la chaleur d’un bon lit, la tendresse d’une femme. Depuis combien de temps n’avait-il plus déposé les armes pour savourer un contact charnel, aussi fugace fut-ce t-il ? Il repoussa cette idée dans un coin de son esprit, une érection ne lui serait d’aucune utilité en un moment pareil.
« Chef ? »
Marcus sursauta et dévisagea avec stupeur le soldat qui l’observait, visiblement troublé. Il questionna du regard Anton qui lui répondit, la voix grave.
« Nous n’arrivons pas à entrer en contact avec la base.
- On est à portée de communication ?
- On l’est depuis une demi-heure.
- Il y a peut être des interférences.
- Causées par un orage ? »
Le sens équivoque de la réplique n’échappa pas à Marcus. Il sentit les battements de son cœur accélérer jusqu’à frapper à grands coups sur sa poitrine. Il se leva et tenta de voir à travers le cockpit en sachant très bien qu’il ne verrait rien, la base était encore à des centaines de kilomètres. La soudaine inquiétude silencieuse des hommes embarqués à leurs côtés alourdissait chaque seconde un peu plus l’atmosphère. Seul Anton ne semblait pas affecté par cette panique, résigné par ce qui ne faisait pour lui pas le moindre doute.
« Nous recevons un signal ! »
Marcus arrêta de respirer et reconnut le son aussitôt pour l’avoir appris par cœur durant sa formation. La mélodie de la mort, celle qu’une base envoyait quand tous ses occupants avaient perdu la vie.
« Ils sont tous morts Marcus.
- Non, c’est impossible…
- Ils ont ordonné l’attaque du refuge avant même qu’on s’envole pour nous occuper de ce salaud. Il voulait nous tuer tous les deux mais c’est lui qui a perdu la vie.
- Ne dis plus rien Anton, il y avait des femmes et des enfants là bas, jamais ils n’auraient pu…
- Mais putain quand vas-tu te décider à ouvrir les yeux ! »
La fureur d’Anton le frappa de plus fouet et il ne put que se taire et le regarder droit dans les yeux.
« Le GDI que l’on connaissait n’existe plus, ce n’est plus le camp du bien. Ils ne reculeront devant rien pour anéantir leurs ennemis, rien ! »
Marcus ne trouva pas la force de répliquer et leva les yeux vers les nuages de fumée qui ne tardèrent pas à apparaître. Au loin il pouvait voir une myriade de lueurs violettes qui laissaient derrière elles un champ de ruine et de désespoir. L’orage avait laissé place à un calme de mort et les Scrins s’éloignaient vers une nouvelle cible à anéantir, guidés par des hommes perdus au fin fond de l’Amazonie.
Il ne restait plus rien de la base des Steel Talons. La plupart des couloirs s’étaient effondrés et partout des flammes rugissantes brûlaient tout ce qui pouvait l’être. Marcus savait qu’il ne trouverait pas de survivant mais il tenait à s’en assurer par lui-même. Partout des cadavres jonchaient le sol, tous portaient les marques des envahisseurs, point d’impact de balles, corps démembrés par des griffes acérées ou consumés par l’acide secrété par ces créatures venues d’ailleurs.
Soldats, hommes, femmes et enfants, nul n’avait été épargné. Au détour d’un couloir Marcus trouva un couple enlacé, le crâne explosé, un pistolet gisant à côté de leurs corps. Ils avaient préféré se donner la mort eux même plutôt que de périr sous les coups de ces monstres. Tous avaient aimé le GDI mais pour avoir refusé de le voir sombrer ils avaient payé de leur vie.
Marcus s’apprêtait à renoncer quand un appel retentit.
« Commandant… »
Il s’approcha de ce qu’il avait pris pour un cadavre de plus et reconnu avec stupeur le corps mourant de son second.
« Nat ! Qu’est ce que tu es venu foutre dans cet enfer… Je t’avais dit de rester en Amérique.
- Je sais… » articula-il avec difficulté, la bouche engluée de sang. « Je voulais vous prévenir, je voulais combattre avec vous…
- Quelle est la situation là bas ? Dis-le moi !
- Ils les tuent, ils les tuent tous…
- Qui ? Qui Nat ?!
- Les Steel Talons, leurs familles…
- Non… Tes enfants…
- Ils sont déjà morts, je le sais, et je vais les rejoindre… Vous devez me promettre commandant…
- Te promettre quoi ? » murmura Marcus en prenant la main de son second.
« Me promettre de faire cesser cette folie… Faites le pour nous…
- Je te le promets Nat.
- Merci… »
Un dernier souffle traversa ses lèvres et il mourut, l’âme apaisée par ce dernier signe d’espoir. Marcus serra de longues minutes la main de son second, le regard perdu dans le vague, laissant à la haine tout le temps de s’insinuer en lui.
« Je te le promets Nat… »
Yssan
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