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. : [N]ews du 19/09/2010 à 11:44 : . |
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ToWFic - Chapitre 51 : Martyrs |
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Voici un nouveau chapitre particulièrement dur. L'histoire devient de plus en plus sombre et ça ne s'arrangera pas avec les prochains épisodes 
Chapitre 51 : Martyrs
Le soleil s’approchait lentement de son zénith, des brumes de chaleur formaient un lit trouble sur les immenses avenues de New York, l’atmosphère était si lourde que l’air en devenait par endroit difficilement respirable. Dans un bar d’un quartier populaire des ouvriers buvaient une bière fraiche aux côtés de jeunes désœuvrés. Tous les clients se lançaient de brefs regards et certains groupes avaient cessé toute conversation. Quiconque serait entré en cet instant dans la pièce surchauffée aurait compris que quelque chose se tramait.
Un homme d’âge mûr à la carrure solide jeta un bref coup d’œil à sa montre et se leva. Il balaya du regard l’ensemble des clients qui l’observaient tout à coup avec intérêt. Le pas lent mais décidé il se dirigea vers la sortie, conscient d’être au cœur de l’attention. Après un instant de flottement tous se levèrent à leur tour dans un concert de raclements de chaises et quittèrent le bar, suivis par les employés qui abandonnaient derrière eux les rares clients qui n’avaient pas quitté leurs sièges.
Autour d’eux des centaines de personnes quittaient leurs appartements, leurs lieux de travail, tous réunis en cet instant précis pour une raison qu’eux seuls connaissaient. Une immense pancarte s’éleva alors au centre du groupe. Peinte d’un noir teinté de sang elle représentait un homme au regard énigmatique, Kane, maître absolue de la Confrérie terroriste du Nod, brandi en une bannière de rassemblement par ces citoyens du GDI. Un sifflement retentit et le groupe se mit en marche.
La chaleur était étouffante et au bout de quelques minutes les plus fragiles commençaient à peiner mais ils tenaient bon, pour rien au monde ils n’auraient quitté ce cortège. Rapidement ils furent rejoints par d’autres groupes qui s’agglomérèrent au leur. De nouvelles pancartes apparaissaient, « Nous sommes tous des Steel Talons » pouvait-on lire sur certaines d’entre elles. Quelques jours à peine s’étaient écoulés depuis la destruction du refuge et le massacre de ses habitants et déjà la nouvelle avait fait le tour du monde, principalement relayée par les agents de Kane.
Ils ne défilaient pas pour cet homme qui évoquait toujours en eux la guerre et la souffrance, ils ne lui avaient pas pardonné tous ses crimes et ses trahisons, il n’était qu’une bannière autour de laquelle ils pouvaient se rassembler pour réclamer justice. Nulle liesse populaire n’avait accompagné la victoire du GDI contre les forces de Kane. Cette victoire n’était pas la leur, ils n’avaient pas hurlé de joie en apprenant la défaite de leur ennemi de toujours, ils n’avaient pas levé leur verre en l’honneur des soldats qui avaient perdu la vie dans ce lointain désert.
Au centre du cortège une dizaine d’hommes vêtus de noirs portaient un cercueil recouvert du drapeau du GDI. Nul symbole n’aurait pu mieux représenter ce que tous pensaient en cet instant. Le GDI qu’ils avaient connu n’était plus, l’organisation censée les protéger les avait trompé. Ces soldats qui avaient autrefois tant payé de leur sang pour défendre leurs zones bleues se battaient aujourd’hui pour une entité qui n’avait pas encore dévoilé son vrai visage.
A chaque croisement d’avenues le cortège gonflait et prenait des proportions gigantesques, des citoyens des quatre coins des anciennes zones bleues s’étaient rassemblés pour clamer leur colère. Les portraits de Marcus se multipliaient, héros désigné d’une révolution qui menaçait d’éclater à tout moment. Les manifestants se dirigeaient vers la présidence du GDI où les attendaient des hommes en armes, le visage dissimulé derrière des masques à gaz.
A mesure qu’ils se rapprochaient la tension grimpait, les slogans laissaient peu à peu place à un silence pesant. Tous étaient conscients qu’ils risquaient leur vie, le GDI n’avait pas hésité à massacrer tous les habitants du Refuge, ses généraux ne reculeraient certainement pas devant une manifestation, aussi imposante soit-elle.
A l’intérieur de l’édifice des dizaines de personnes s’approchaient des immenses baies vitrées. Des simples secrétaires aux plus hauts fonctionnaires tous venaient observer l’avancée irresistible des civils venus clamer leur colère. Du haut des dix étages l’image était saisissante, la marée bruyante et chaotique des manifestants s’apprêtait à se briser sur un bloc d’un noir de schiste, soldats figés dans un silence de mort, rangés avec autant de minutie qu’une phalange athénienne. Le chaos et l’ordre. L’issue de cet affrontement ne faisait aucun doute et pourtant la présidente priait silencieusement pour une dénouement heureux.
Les deux adversaires se défiaient désormais du regard, bannières et pierres contre fusils d’assaut. Une légère brise soufflait sur l’avenue et agitait les drapeaux des Steel Talons tenus d’une main de fer par les manifestants. Les portraits de Kane se mêlaient à ceux de Marcus dans une union qui rendait à elle seule la situation terrifiante. Au cours de toutes les guerres qui avaient opposé le GDI et le Nod jamais un tel événement ne s’était produit. Avec la disparition du Tiberium beaucoup de choses allaient changer et la place du GDI dans ce nouveau monde était plus que jamais incertaine.
Un manifestant rompit la ligne et fit un pas en direction des soldats, un vieillard qui avait de toute évidence connu la précédente guerre. Le visage vide de toute émotion il brandissait une pancarte représentant un Scrin à l’allure menaçante. Une phrase écrite de lettres de sang soulignait l’image, « cette créature a assassiné ma femmes et mes enfants ». Pas de slogan, pas de jeu de mots, une phrase d’une simplicité déchirante. Le vieil homme se baissa et déposa la pancarte rudimentairee sur le sol, ce simple geste rendu difficile par le poids de l’age. Il se releva et s’approcha des soldats, les mains tendues, paumes tournées vers le ciel, implorant.
De l’étage où elle se trouvait Evelyn Rios pouvait presque discerner des larmes qui s’écoulaient le long de sa peau parcheminée. Il avait tout perdu et aujourd’hui le spectre de souffrances passées surgissaient à nouveau. Il ne réclamait nulle vengeance, il suppliait simplement les soldats à le rejoindre. La présidente ferma les yeux en espérant que ceux-ci répondent à sa prière mais un bruit assourdissant mis fin à ses illusions. Quand elle les rouvrit le vieillard gisait sur le sol, le crâne fracassé par une balle de 9mm, tirée à bout portant.
« Nous ferions mieux d’y aller madame la présidente. »
Sans un mot Evelyn Rios se laissa emporter, tentant en vain de fermer son esprit sur la clameur sauvage qui retentit, suivie aussitôt par un déluge de feu. Le cœur serré elle sut que rien ne serait plus jamais comme avant.
Yssan
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. : [V]os commentaires : . |
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Toujours aussi bon,,,,
mais tellement court....
Bravo Yssan ! |
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Court mais palpitant je dirais.
Merci Yssan |
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Merci
Le prochain chapitre verra le grand retour de Kane... |
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Bravo Yssan, la tu as utilisé une manifestation pour montrer une chose, ou plusieurs.
La première qui m'a frappé, c'est que cette fic montre qu'il ne faut pas se fier aux visages, les anciens chefs de Marcus était des Traîtres qui ont utilisé des aliens pour dominer le monde et établir un règne de terreur, c'est vraiment bien je trouve, tu aurais du écrire la fin de l'histoire tibériénne.
La seconde, c'est que le mal est partout, il y'a pas de camp "gentil" et de camp " mechant" car le fameux camp des gentil utilise des armes et le massacre pour garder l'ordre, se qui est TOTALEMENT contraire a se qu'un Camp "Gentil" aurai fait, On a découvert un GDI corrompu, un GDI traitre.
Je continuerai de lire ta fic |
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Merci beaucoup pour ton commentaire
A travers cette fanfic je suis le même "type" de réflexion que sur mon roman, le bien et le mal n'existent pas, il n'y a que des points de vues différents, points de vues qui peuvent s'expliquer par des arguments logiques.
Dans cette fic j'ai cherché à montrer que le GDI lui aussi était capable du pire, que Kane n'était pas qu'un fanatique et qu'il était d'une certaine façon "humain". Pas de blanc ni de noir, et c'est peut être ça rend qui cette fic plus sombre que le jeu, elle est plus réaliste...
En tout cas ça me fait plaisir que l'on remarque cette démarche. J'espère que la suite te plaira tout autant |
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