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Le sacrifice du Messie : chapitre 1 |
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Bonsoir ou bonjour à tous. Comme vous le savez peut être, il y a deux ans avec la sortie de Tiberium Wars j'avais commencé une petite fanfiction intitulée La Chute Hammerfest, histoire que je n'avais pas pu terminer faute de temps.
Avec l'annonce de Command&Conquer 4 l'inspiration et l'envie de travailler sur l'univers du Tiberium m'est revenue. Dans un premier temps je me suis contenté d'imaginer l'histoire de ce quatrième opus sans le poser à l'écrit puis, je me suis dit que quelques chapitres de temps en temps vous aiderait à patienter un peu, et cela me permettrait de mon côté de m'adonner à un nouvel entraînement.
Cette nouvelle fanfic est intitulée Le sacrifice du Messie, un titre assez équivoque qui laisse imaginer où je veux en venir. Pour le moment je n'ai pas vraiment d'idée quant au déroulement de l'histoire, je vais me laisser porter par l'inspiration et mes envies du moment, pour commencer tout du moins.
Voici un premier chapitre aussi sanglant qu'étrange.
Bonne lecture !
L'épreuve
Ténèbres, obscurité oppressante, odeur de pourriture et de sueur rance, un silence presque total, seul le bruit d’une respiration saccadée troublait la quiétude du sous-terrain. Le soldat leva la main vers son front et alluma sa vision infrarouge, un labyrinthe sableux aux murs recouverts de graffitis étranges. Il s’approcha de l’un d’entre eux et déchiffra l’écriture dans un chuchotement inaudible.
Le soleil de Tiberium nous guidera.
En dessous on pouvait lire une signature ainsi qu’une date. Le message avait été écrit pendant la seconde guerre contre la confrérie. Froncement de sourcils, Jim se tourna vers ses deux compagnons qui haussèrent les épaules à l’unisson, aussi circonspects que lui. Il inspecta son arme et vérifia le chargeur, plein, des grenades pendaient à sa taille, son équipement était complet.
D’un accord tacite les trois soldats se mirent en marche, le doigt sur la détente. La situation leur semblait totalement surréaliste, leur arrivée en Europe de l’Est remontait à une semaine où ils avaient été envoyés pour assurer la sécurité dans des villes connues pour être fidèles au Nod. Tout se passait à merveille jusqu’au moment où… Jim ne parvenait pas à se remémorer ce qui s’était réellement passé, le trou noir, il s’était réveillé avec ses compagnons dans ce lieu étrange. On les avait attaqué, attaqué et jeté dans ce dédale avec tout leur équipement.
Les trois soldats avançaient d’un pas lent et prudent, prêts à faire face à toute éventualité. Jim menait la marche, toute son attention tournée vers une sortie qui devait forcément exister. Malgré ses efforts il ne pouvait faire abstraction des innombrables symboles et messages gravés dans la pierre à la gloire de Kane et du cristal vert, partout il voyait des signatures, et surtout des dates. A sa grande surprise d’innombrables hommes avaient foulé ce sol poussiéreux, qui étaient-ils ? Certainement des fous furieux, des fanatiques, des soldats dévoués corps et âme à la cause de leur maître.
Et lui, Jim, parcourait à son tour ces couloirs, en tant qu’ennemi de Kane, future proie d’un scorpion affamé. Il poussa un juron et tenta de se reprendre, honteux de se laisser ainsi effrayer par cette mise en scène sordide. Il faisait partie des meilleurs, de l’élite de l’armée du GDI, accompagné par deux vétérans qui avaient croisé le chemin de la mort tant de fois qu’une nouvelle rencontre avec elle ne les effrayait aucunement.
Perdu dans ses pensées il ne remarqua pas que l’un de ses compagnons d’arme attirait son attention vers un énième message. Il s’approcha et lut en silence. « Tiberium étincelant, chemin tracé, ascension. » Un infime instant Jim se demanda l’intérêt de ce vers étrange lorsque ses yeux tombèrent sur la date, 11 décembre 2062, la date d’aujourd’hui. Son cœur s’emballa, un frisson parcourut son échine lorsqu’il lut le nom.
Nolan.
Les trois hommes s’observèrent de longues secondes, yeux dans les yeux, conscient d’être pris au piège dans un rite de passage qui ne pouvait se dérouler sans faire couler de sang, leur sang. D’un geste définitif Jim enleva la sécurité de son arme et reprit son chemin, fermement décidé à défendre sa vie. Ses hommes s’éloignèrent à leur tour, non sans un dernier regard sur la signature gravée profondément dans la pierre.
Tout en marchant Jim tentait de s’imaginer son ennemi, il avait de maintes fois affronté le Nod et ne pouvait s’empêcher d’éprouver du respect pour le courage de son ennemi, un courage qui frôlait parfois la démence tant les soldats de la confrérie se lançaient avec fureur au combat. Instinctivement il repensa à toutes les fois où il avait échappé à la mort, parfois miraculeusement. Une goutte de sueur perla sur son front quand l’image d’un guerrier lance-flamme de la Main Noire se matérialisa dans son esprit, ce labyrinthe rituel sélectionnait-il les membres de cette caste fanatique ?
La couche de sable devenait de plus en plus épaisse, à chaque pas Jim voyait ses pieds disparaître dans cet océan ocre. L’obscurité était toujours aussi totale mais avec sa vision infrarouge lui permettait de voir comme en plein jour. Cette maigre consolation lui redonna un bref élan de courage, il poursuivit sa marche incertaine avec une nouvelle assurance.
Les trois soldats avançaient toujours dans ce couloir sablonneux quand le dernier heurta quelque chose de son pied. Surpris il se retourna et observa brièvement la zone du regard, perplexe. Il voulut planter son arme dans le sable, il n’en eut pas le temps. Une silhouette nue venait d’émerger du sol, un poignard à la main. La lame dessina un éclair sanglant et lui trancha la gorge, quand Jim se retourna le meurtrier avait déjà disparu.
Il poussa un juron et s’approcha de la dépouille de son compagnon.
- Bordel c’était quoi ce truc ?
- Il était caché sous le sable, il nous a attendu, répondit le deuxième soldat, laconique.
- Quel fils de putain, une pourriture de lâche.
Quelques mètres plus loin, Nolan attendait, dissimulé dans la pénombre, le souffle tranquille. Il ferma les yeux, s’abreuvant de la peur de ses proies, son poignard ensanglanté entre ses mains. Il nettoya sa lame dans le sable et reprit son chemin, aveugle.
Jim ferma les yeux de son compagnon d’arme et se tourna vers l’autre survivant.
- En route, on va sortir d’ici, vivant. Tu passes devant, la prochaine fois que cet enfoiré se planque sous le sable et essaie de nous poignarder dans le dos je l’aurais.
L’homme hocha de la tête en silence et obéit, son arme pointée vers un ennemi invisible. Jim n’avait pas assisté au meurtre mais le simple fait que son camarade ait été tué à l’arme blanche le préoccupait, seul un fou préférait utiliser un couteau plutôt qu’une arme à feu. Le rituel imposait-il l’emploi d’un tel outil de mort ou l’assassin cherchait-il à impressionner son sombre maître ? Ni l’un ni l’autre ne l’aurait étonné.
Quelques minutes plus tard ils quittèrent le chemin de sable et pénétrèrent dans une zone où le sol demeurait visible. Jim fut rassuré de voir cette menace disparaître mais ne se sentit pas hors de danger pour autant. L’ennemi pouvait attaquer n’importe quand, n’importe où. Son dernier compagnon d’arme s’effondra, un poignard fiché dans le cœur.
Jim bondit en avant et vida son chargeur dans le couloir où l’assassin avait prit la fuite, hurlant de toute sa rage. Il pressa la détente plusieurs fois après que la dernière balle fut tirée et baissa enfin son arme, à la recherche du corps de son adversaire, un corps qu’il ne trouva pas. Il s’avança prudemment et longea les murs truffés de dizaines de trous. Il se baissa et tata du bout des doigts une petite mare de sang.
- Je t’ai eu enfoiré, la prochaine fois tu ne m’échapperas pas.
Plus déterminé que jamais il rechargea son arme et reprit son irrésistible avancée vers la sortie, si sortie il y avait.
Les minutes s’écoulaient inlassablement et l’homme au poignard ne refaisait pas surface. Pendant un bref instant Jim crut que la blessure qu’il lui avait infligée avait fini par le terrasser, il abandonna aussitôt cette idée, il ne se battait pas contre un bleu qui abandonnait la partie à la moindre égratignure. Son adversaire était quelqu’un de dur, quelqu’un de sa trempe, le fanatise en plus.
Peu à peu l’obscurité reculait, repoussée par une lueur qui se faisait de plus en plus pressante, une lueur verdâtre reconnaissable entre-mille, la lueur du Tiberium. Jim ralentit son allure, craignant de tomber sur un nouveau piège. A chaque pas supplémentaire il sentait la sortie se rapprocher, les battements de son cœur s’accéléraient d’instant en instant, son corps tout entier pressentant une nouvelle et ultime rencontre avec la mort.
Jim pénétra dans une pièce circulaire et se trouva face à une imposante vasque métallique remplie de cristaux de Tiberium. Il s’approcha lentement de ce qui apparaissait à ses yeux comme une œuvre d’art pour le moins étrange. Le GDI craignait le cristal vert alors que son adversaire de toujours le vénérait, une vénération qui se ressentait dans ce singulier objet de décoration. Chaque élément avait été disposé avec soin pour former un bouquet aux formes délicates.
Hypnotisé par ce spectacle étonnant il ne remarqua pas la silhouette qui se faufilait dans son dos. Son déplacement était parfait, sa discrétion, totale, pourtant, il ne parvint pas à tuer sa proie dans le dos, trahi par son reflet dans le cristal. Jim bondit sur le côté et tira. L’assassin se jeta au sol et se cacha derrière la vasque.
- Te voilà enfin ! Tu croyais peut être que tu allais m’abattre lâchement ? Allez viens, viens tâter de mon fusil.
A sa grande surprise son adversaire obéit. Il se dressa face à lui, totalement dénudé, les bras écartés en signe de réédition. Surpris par un comportement qui lui semblait surréaliste Jim ne se démonta pas pour autant, l’occasion était trop belle. Il leva son arme, et ressentit une douleur insoutenable dans son épaule. Jim s’écroula et tomba à genou, à moitié paralysé.
L’assassin s’approcha de lui d’un pas paisible et ramassa une petite créature qu’il lui tendit.
- Un… Un scorpion…
Jim s’effondra, mort avant d’avoir touché le sol.
Nolan reposa son compagnon et se tourna vers l’immense vasque qu’il contempla de longues secondes dans un silence empli de religiosité. Quand il eut finit sa prière silencieuse il tendit la main vers l’œuvre d’art et en arracha un cristal. Aussitôt une souffrance fulgurante parcourut son corps, le Tiberium s’abreuvant de son énergie vitale. Il lutta, lutta, encore et encore, avant de s’effondrer dans un bruit mat, victorieux.
Yssan
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