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. : [N]ews du 30/07/2011 à 17:23 : . |
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[ToWFic] Chapitre 76 : L'armée sans âme |
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Voici enfin un nouveau chapitre, un dernier chapitre de calme avant une longue série pleine de batailles.
Bonne lecture !
Chapitre 76 : l’armée sans âme
De longues minutes s’étaient écoulées depuis la fin de l’enregistrement de Kane, un silence de plomb semblait avoir figé les hommes présents dans la pièce où Cabal avait été créé plus d’un siècle auparavant. Nolan avait parcouru des milliers de kilomètres pour rejoindre cette base où il s’était attendu à affronter des hordes de cyborgs, au lieu de cela il avait découvert l’une des informations les plus importantes sur Kane.
La légende qui présentait l’entité cybernétique comme l’esprit du Nod n’était pas si éloignée de la réalité. Pour assurer son immortalité Kane avait placé une partie de son âme dans une machine, une opération qui selon ses propres termes l’avaient probablement séparé d’une bonne partie de son humanité, si elle ne l’en avait pas entièrement privé. Un détail échappait cependant à Nolan, dans le long enregistrement qu’il venait de visionner Kane expliquait que l’esprit du Tiberium ne s’était pas encore totalement emparé de lui, il créait donc Cabal en conscience de cause. Pourquoi aurait-il donné un tel pouvoir à cet être ?
Les motivations du messie restaient encore bien obscures mais ça n’était pas ce qui préoccupait le plus ces hommes toujours plongés dans un étrange mutisme. Ils étaient désormais certains que les réapparitions de Kane étaient dues à Cabal, et tant que Cabal n’était pas été détruit il existait un risque que Kane réapparaisse un jour. Il n’était pour le moment présent que sous une forme cybernétique mais rien n’affirmait qu’il ne reviendrait pas plonger le monde dans un nouveau conflit.
Dix ans auparavant ils avaient cru mettre fin à jamais à la guerre mais Nolan savait désormais qu’une ultime épreuve les attendait. D’une manière ou d’une autre ils allaient devoir anéantir l’esprit du Tiberium. Une mission qui apparaissait bien délicate, les armes les plus puissantes du monde ne pourraient rien contre une créature qui n’avait pas d’existence physique dans ce monde.
Nolan poussa un juron sonore et se détourna de l’écran, rester figé face à cette antiquité ne l’aiderait aucunement à trouver une solution. Il quitta la pièce et poursuivit l’exploration de la base, rapidement rejoint par ses hommes.
Ce qu’ils avaient d’abord cru n’être qu’un laboratoire de Yuri s’avéra être en fait bien plus que cela, et bien pire. Cabal était né entre ces murs et ses soldats y avaient également vu le jour, une naissance qui s’était faite dans la douleur et dans le sang. Des expérimentations y avaient été faites sur des innombrables soldats tombés au combat pour les ramener à la vie. Mêler la puissance du corps humain à celle de la machine, un rêve qui avait agité bon nombre de tyrans au cours de l’époque contemporaine.
Des corps déchiquetés baignaient dans d’immenses cuves, essais ratés d’un esprit qui n’avait plus rien d’humain. A plusieurs reprises Nolan dut s’arrêter pour retenir les hauts de cœur qui s’emparaient de lui, le spectacle qui se déroulait sous ses yeux évoquait à la fois les images des camps de concentration de la seconde guerre mondiale et ceux du précédent conflit contre Cabal.
Combien de soldats avaient été ramenés à la vie pour être torturés et mutilés avant que les premiers soldats cybernétiques ne voient le jour ? Ces hommes avaient donné leur vie pour une cause qu’ils croyaient juste et leur récompense était de revenir dans le monde des vivants pour être tué une deuxième fois après avoir subi des sévices sans nom.
Nolan comprenait l’importance que la transformation de Joseph Kane en Kane avait pu avoir. L’agent de liaison de l’union soviétique n’aurait jamais eu la cruauté nécessaire pour mener de telles expérimentations, en offrant définitivement son âme à l’esprit du Tiberium cette barrière s’était dissipée.
La dernière pièce qu’il visita fut celle de trop. Sur plusieurs centaines de mètres s’étalaient d’innombrables cuves qui abritaient chacune plusieurs soldats cybernétiques. Au total c’étaient prêt d’une centaine de millier de combattants qui attendaient d’être réveillés pour combattre l’ennemi de Cabal. Hommes, femmes, enfants, des familles entières transformées en soldats sans âme. Nolan s’arrêta devant ce qui semblaient être deux parents avec leur fils, il n’eut guère de doute tant la ressemblance était évidente.
« Pourquoi ? » murmura-t-il d’une voix tremblante.
« Nikolaï, Alekseï et Anna Politovskaïa, assassinés pendant la répression des migrants du Tiberium. Il y a les noms et les origines de chaque soldat sur un registre. »
Le soldat tendit l’écran à son supérieur qui déroula rapidement l’immense liste. Des milliers de noms étaient inscrits avec leurs dates de naissance, de mort et de renaissance. Le sens de cet archivage si soigneux lui échappait, pourquoi Cabal s’était-t-il donné tant de mal à garder une trace de la mémoire de toutes ces personnes ? Il partagea ses questions avec le soldat qui continuait d’observer la famille. Après de longues secondes de réflexion celui-ci lui suggéra que Cabal n’avait peut être pas entièrement perdu son humanité. Nolan pria pour qu’il eût raison et poursuivit machinalement son exploration de l’index et s’arrêta à la lettre S.
« Marcus Sully, né le 9 avril 2054 à Malmö, tombé au combat le 5 septembre 2100 à Montreal et ressuscité le 13 octobre 2100. »
Nolan venait de lire la note de décès de son ami d’une voix monocorde, trop éprouvé psychologiquement pour se rendre compte immédiatement de l’horreur de ses mots. Un bruit sourd retentit quand l’ordinateur tomba au sol, aussitôt suivi d’un hurlement de colère et de désespoir. Les soldats tentèrent en vain de le calmer, ils n’y parvinrent qu’après l’injection d’un sédatif.
Il se réveilla plusieurs heures plus tard dans ses quartiers du Tyr, le corps toujours ankylosé sous l’effet de la drogue. Anton Ryback avait rejoint leur position au cours de la nuit, toujours vêtu de son uniforme de général malgré sa place de président de la confédération. Il arborait un visage grave que Nolan ne lui connaissait pas. L’homme était accoutumé aux coups de sang qui témoignaient souvent bien plus d’une colère que d’une véritable inquiétude.
« Nous n’avons aucune chance, n’est-ce pas ?
- Si ces registres disent vrai alors Cabal dispose d’une nette supériorité numérique. Dans une base proche de celle-ci nous avons trouvé de nombreux blindés et des armes stratégiques. Il existe certainement des dizaines de complexes comme celui que vous avez exploré. Si Cabal décidait de lancer une offensive générale nous n’aurions que peu de chance de l’emporter.
- Avons-nous seulement une idée de ce qu’il veut ?
- Aucune, uniquement des indices. Il ne manque plus que quelques pièces au puzzle mais nous ne pouvons pour le moment que faire que des suppositions. Mais je doute que ses objectifs se résument simplement à notre anéantissement, aujourd’hui Cabal a eu la possibilité de t’assassiner, il ne l’a pas fait, il t’a au contraire laissé visionner un document d’une valeur inestimable. Et je ne vois pas pourquoi non plus il nous aurait donné les coordonnées de sa base.
- Quoi ? » s’exclama Nolan, soudain revivifié.
« Si les informations que nous avons trouvées s’avèrent vraies alors le laboratoire de Einstein existe toujours et le cœur de Cabal s’y trouve. Il est temps de mettre un terme à cette histoire Nolan, une bonne fois pour toute. Dès que tu te seras remis tu mèneras nos troupes au combat. De mon côté je dois retourner sur la Lune rencontrer le conseil.
Adieu Nolan. »
Anton Ryback se leva et quitta la pièce d’un pas lent, suivi du regard par Nolan, toujours allongé dans son lit. Il resta de longues minutes immobile, harassé par une journée trop riche en émotion. La guerre allait bel et bien éclater, il n’y aurait qu’une bataille qui s’annonçait comme la plus terrible de toutes.
Nolan échangea un long regard avec le portrait de sa mère et se leva, prêt à affronter cette dernière épreuve.
Chapitre suivant : Le masque de la haine
Yssan
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