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Les fan fictions  


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La marque du Scorpion

CHAPITRE 1

Un vent violent soufflait sans relâche sur les collines arides de Hammerfest. Le soleil semblait ne jamais vouloir se lever et laissait ces terres mourir peu à peu sous les assauts des éléments. Quelques étincelles vinrent perturber l’obscurité, suivis d’une avalanche de jurons. Jim secoua frénétiquement son briquet sans cesser de rouspéter.
« Saloperie, comme si me geler les couilles sur ce morceau de caillasse suffisait pas, je peux même pas fumer une clope peinard. »
Après un nouvel effort il parvint à produire une flamme suffisamment grande pour embraser son tabac. Le soldat soupira de soulagement et reprit sa ronde à l’intérieur des murs délabrés de la base. Jim s’arrêta quelques instants à l’abri des longues jambes d’un Titan.
Cela faisait à peine quelques semaines qu’il avait rejoint la base de Hammerfest mais ce soldat endurci était depuis longtemps arrivé à la conclusion que s’il mourrait, ce serait par un cancer des poumons. Jim passait ses journées à assurer la maintenance d’un matériel vieillissant et surveiller cette base ignorée de tous.
« Y a un autre flingue qui aurait besoin d’être astiqué. » marmonna-t-il avant d’écraser un mégot avec dédain.
Il continua sa lente ronde et vint se réfugier dans la douce chaleur caserne. Plusieurs soldats jouaient aux cartes dans un concert de rire et d’insultes. Jim voulut les rejoindre lorsqu’une main dure se posa sur son épaule.
« Pas la peine de nous faire un strip-tease, on va dans la vieille ville. »
Le soldat jaugea brièvement du regard l’homme qui se tenait devant lui. Durant un instant il avait espéré entendre son camarade s’esclaffer mais celui-ci restait désespérément sérieux.
« C’est une blague Scott ? » demanda-t-il tout de même.
« Je crains que non, le commandement nous ordonne d’y aller, une patrouille de routine selon leurs propres termes. »
Jim parvint à retenir in extremis sa colère et suivit l’homme à l’extérieur.

Scott et son coéquipier pénétrèrent dans un véhicule de transport blindé de type amphibie déjà occupé par trois soldats armés de fusils mitrailleurs.
« Vaut mieux que tu conduises, cette ruine sur roues refuse de m’obéir. Quand ces enfoirés de gradés se décideront-ils à nous envoyer du matos ?» maugréa Jim qui ne prenait pas la peine de cacher ce qu’il pensait de cette mission et ses supérieurs.
Après quelques essais infructueux le moteur produisit un faible grondement et démarra enfin. Le VTB passa à côté des hautes tours de garde et s’engagea sur une route en piteux état. Jim lança un dernier regard empreint d’amertume au drapeau du GDI flottant paresseusement au dessus de leur tête.
La base trônait au sommet d’une colline et surplombait la ville de Hammerfest, au du moins ce qu’il en restait. Les habitants avaient désertés la ville lors de la précédente guerre du Tiberium, laissant derrière eux un champ de ruine habité à jamais par les âmes des soldats morts au combat.
Le véhicule passé à côté d’un immeuble effondré et pénétra dans les vestiges de la ville. Ca et là des carcasses de Titans et autres Scarabées disparaissaient au fil des ans, lentement dévoré par la rouille et l’oubli. Jim observait ces vestiges d’un œil vide d’émotion. Jamais il n’avait participé à un combat direct contre les forces du Nod. Ce soldat à l’aube de la trentaine avait, comme la majorité des hommes de sa génération, suivit les terribles affrontements sur CNN et n’en gardait qu’un souvenir flou.
Le VTB s’arrêta subitement, bloqué par un obstacle recouvert de neige. Jim quitta ses rêveries et tenta de percevoir l’objet à travers une véritable purée de pois. Un Désintégrateur gisait en plein milieux de la route.
« C’était pas là la dernière fois.
- Te fous pas de moi, tu t’es simplement gouré de route, ton sens de l’orientation est légendaire.
Scott fusilla son coéquipier du regard mais n’eut pas le temps de répliquer, un sifflement strident venait d’attirer leur attention. Jim reconnu immédiatement le terrible bruit et n’eut que le temps de se jeter dehors avant que la roquette n’explose au contact du VTB.
L’homme se releva péniblement, sonné par l’onde de choc. Le conducteur du véhicule parvint à s’extraire de la carcasse mais les autres soldats semblaient bloqués à l’intérieur. Jim s’apprêtait à les aider quand il aperçut un flot continu d’essence s’échappant du réservoir, à quelques centimètres des flammes.
Il poussa un juron et plongea dans la neige glaciale, le carburant s’enflamma en un instant, une nouvelle explosion retentit. Une pluie de métal et de morceaux de chair s’abattit sur les survivants déboussolés.
Scott rejoignit son ami malgré une jambe blessée.
« Tu arriveras à rentrer à la base ?
- Heu oui je crois. » répondit-il, surpris par le ton dur de son partenaire.
« Très bien, alors dépêche toi, je vais jeter un coup d’œil.
- C’est de la folie ! On n’a aucune idée de ce qui nous a tiré dessus.
- Raison de plus pour aller jeter un coup d’œil, retourne alerter les autres avant que je t’amoche la deuxième jambe. »
L’homme grimaça, Jim aurait été le premier à déguerpir en courant mais semblait pourtant fermement décidé à mener la mission jusqu’au bout. Scott acquiesça finalement et s’éloigna d’un pas claudiquant. Le soldat soupira et s’enfonça dans le brouillard de Hammerfest.
Il se mouvait en silence malgré le poids de son lourd équipement. La peur menaçait de s’emparer de lui à tout moment mais il ne devait pas faillir, pas maintenant. Il voyait en cet incident un moyen de quitter ce trou paumé et retourner enfin dans les zones bleues. Jim tentait de construire le portrait des agresseurs tout en avançant d’un pas de loup, ce ne pouvait être guère plus que des terroristes un peu farfelus, convaincus qu’un simple tir de roquette changerait leur misérable existence.
Le soldat arrêta de respirer, arrêta de penser, il apercevait une infime source de lumière au dernier étage d’un immeuble délabré. Intérieurement il éclata de rire, la mission s’annonçait plus facile que prévue, des débutant qui se croient invincibles éclairent leur position. Il leva son arme et pénétra dans le bâtiment d’aspect sinistre, Jim enjamba la carcasse d’un Cyborg et grimpa un escalier qui menaçait à tout moment de s’écrouler.
Aucun son ne parvenait des étages supérieurs, avaient-ils remarqués sa présence ? Avec une résolution mêlée de crainte il entreprit de fouiller les pièces les unes après les autres. Par les trous béants creusés dans les murs il apercevait la ville en ruine, une position idéale pour tendre une embuscade. Jim s’arrêta un instant et s’approcha d’une fenêtre, un rictus déforma son visage, l’homme n’était pas superstitieux mais il trouvait cette ville malfaisante, tant de ses confrères étaient mort ici et il n’avait pas l’intention de les rejoindre, pas aujourd’hui.
Avec une précaution infinie le soldat entra dans la pièce illuminée, il fit rapidement le tour sans apercevoir âme qui vive. L’homme fronça les sourcils, il avait examiné l’immeuble de fond en comble sans trouver la moindre âme qui vive. Un bruit infime atteignit ses sens de guerriers.
Jim se retourna lentement vers un mur caché dans l’ombre et ne put retenir un odieux juron.
De lourdes gouttes rouge sang venaient s’écraser sur le sol. Un motif défigurait les blocs de béton, un triangle orné d’une queue de scorpion.

CHAPITRE 2 : Le retour du Messie

« Non ! Non et encore non ! »
Jim se tenait droit comme un piquet en face de son supérieur, les yeux rivés sur un point invisible du mur. Il aurait prit un malin plaisir à écraser son poing sur cet abruti lâche et fourbe mais savait que ce n’était pas la meilleure solution, du moins, pas dans l’immédiat.
« Nous nous tenons au règlement, nous attendons les instructions de l’état major, pas d’actions stupides en attendant. »
Ce branleur souillait encore ses couches que le soldat entrait dans l’armée. Aux yeux de Jim ce n’était qu’un petit con d’avantage préoccupé à protéger son cul qu’à faire son devoir de militaire. En quinze ans de service jamais il n’avait affronté directement des soldats du Nod, seuls des pauvres types de la zone jaune tellement désespérés qu’ils se jetaient sur le GDI avec un vulgaire pistolet à grenaille ou une ceinture d’explosifs, rien de bien méchant en somme.
Seulement les choses avaient changées, des terroristes avaient anéanti un véhicule blindé à l’aide d’un lance-roquette et tué du même coup trois hommes, laissant derrière eux une marque sanglante. Le signe peint sur le mur délabré ne quittait plus l’esprit de Jim, des émotions contradictoires se mêlaient en lui, il voyait venir une nouvelle aventure mais craignait de faillir, une merveilleuse sensation d’excitation envahissait son corps mais un obstacle de taille s’opposait à lui, le supérieur portait sur un regard flamboyant de colère. Loin d’effrayer Jim, cette haine le remplissait de fierté, contrairement à cette fiotte il en avait dans le slip.
Après sa terrible découverte il avait regagné la base sans rencontrer d’ennemi et s’était empressé d’alerter l’ensemble de ses camarades d’armes. La majorité d’entre eux connaissaient la confrérie et la craignaient. Ils ne cachaient pas leur désarroi face à la mort des trois soldats mais soutenaient Jim, on ne pouvait pas prendre la réapparition de la marque à la légère. S’il avait eu le contrôle de cette base les titans auraient pris l’air et fait un peu de ménage or il n’avait pas ce pouvoir de décision.
« Rompez soldat, et veuillez cesser vos manigances ! »

Jim salua brièvement son supérieur et quitta le bureau en claquant violemment la porte. Il traversa plusieurs couloirs et pénétra dans la salle commune où de nombreux soldats semblaient plongés dans une discussion passionnée. Le silence tomba brutalement lorsqu’ils aperçurent le vétéran.
« Alors ? » lança simplement l’un d’entre eux.
« Que dalle, cet enfoiré attends que ça se passe pendant que nous on ronge notre frein.
- Et pas la peine d’espérer de l’aide de la part de l’état major, à croire qu’ils ont oublié qu’on existe. »
Jim grimaça, il préférait ne pas y songer, cela voudrait dire abandonner tout espoir de quitter ce trou perdu.
« Comment va Scott ? » demanda-t-il dans l’espoir de détourner la conversation.
« Bien, il se repose dans l’infirmerie. » marmonna un soldat au visage marqué par l’épuisement.

Jim acquiesça d’un bref mouvement de tête et décida de les laisser poursuivre leurs commérages. Il rejoignit en quelques secondes son ami dans une pièce faiblement éclairé. Une voix fatiguée s’éleva dans la pénombre.
« Qui a gagné ? »
Le soldat pouffa, amusé par le ton moqueur, il étira sa bouche en un sourire désolé.
« Ca sera pas cette fois que le légendaire Jim vaincra l’oppresseur.
- Merde je croirais entendre un putain de littéraire, tu me déçois je pensais que t’allais lui péter une ou deux dents, histoire de.
- Et me retrouver au trou ? Tu rêves. »
Scott éclata d’un rire tonitruant et ferma les yeux, plongés dans ses propres pensées.
- Parce que tu crois qu’ici c’est le paradis ?
- Non sinon je serais entouré de jeunes belles femmes et pas d’un ours infâme qui se prétend être bel homme.
- Trêve de plaisanterie, ça s’annonce comment ? »
Jim soupira, déçu d’abandonner cette joute orale qui parvenait à dissiper l’image du scorpion.
« Mal, l’état major se rassemble à Philadelphia et ça m’étonnerait qu’ils parlent de nous. »
Scott offrit une tape amicale à son camarade et sourit malgré la souffrance de sa blessure.
« Ne t’en fait pas, on finira bien par partir d’ici, d’une manière ou d’une autre. »
Le soldat sourit à son tour, même s’il ne partageait pas l’optimisme de son ami.
« Allez rétablit toi bien feignasse. »

Jim quitta l’infirmerie et s’arma d’un épais manteau pour affronter les difficiles conditions climatiques. Il alluma une cigarette d’un geste expert et tira longuement dessus, le regard tourné vers le ciel nuageux. Jamais il ne retrouverait sa place au sein de l’armée, jamais… Ce mot l’effrayait mais ce vétéran ne regrettait pas ses erreurs, bien au contraire, il avait fait le bon choix.
Réconforté par cette idée et cette fierté inébranlable il put penser plus librement, se tourner vers l’avenir. Peut être que l’incident de la veille n’était qu’un acte isolé, que ces types voulaient jouer les gros durs mais n’étaient pas plus membres du Nod que lui. Un simple incident sans lendemain…
Mais si ces soldats agissaient sous l’ordre d’un commandement organisé ? Et si la confrérie renaissait de ses cendres ? Kane était mort et jamais personne ne pourrait le remplacer mais son ombre planait toujours sur ce monde ravagé par le Tiberium, le scorpion avait sa place sur cette planète, tout autant que l’aigle.
Inconsciemment Jim se prit à espérer que la deuxième hypothèse soit la bonne, une guerre engendrerait d’innombrables morts mais après tout, le monde n’avait-il pas besoin de changer ? Et si…
« Jim ! »
Le soldat se retourna et s’apprêta à rabrouer le soldat qui avait osé perturber ses réflexions mais abandonna immédiatement cette idée, même après une terrible défaite au poker on ne tremble pas comme une feuille et on n’a pas le teint cireux.

Le vétéran s’engouffra à sa suite dans la caserne, une dizaine de soldats regardaient la télévision, visiblement catastrophés. Jim sentit soudain son moral vaciller, que c’était-il passé ? Il envisagea un instant de rester debout mais dut s’asseoir, de peur de chuter sous le choc. Jim secoua la tête, incapable de croire ce qu’il voyait.
Un hoquet de surprise s’échappa de sa gorge, le Philadelphia n’existait plus, anéantit par un missile nucléaire. Les même images repassaient en boucle, plus terrifiantes à chaque fois, les flammes dévoraient la station spatiale avant de disparaître pour le détruire à nouveau. Plusieurs hommes firent un pas en arrière, craignant que l’explosion ne s’échappe du poste pour les immoler eux aussi.
Le Philadelphia disparut définitivement pour laisser place à des images de chaos dans plusieurs grandes villes américaines. Des bombardiers portant la marque rouge du Nod déversaient des tonnes de bombe, les immeubles s’effondraient, des cris de désespoir fusaient.
Jim détourna le regard un instant, incapable d’en supporter d’avantage. Une voix étrangement familière retentit, le vétéran fit de nouveau face à l’écran, mû par une curiosité indomptable. Un homme au crane chauve et à la barbe soigneusement taillé parlait, pourtant, ses mots n’avaient pas de sens pour les soldats, la simple vision de Kane accaparait toutes leurs capacités mentales.
« C’est… c’est une rediffusion ça nan ? » marmonna un soldat dans un vœu illusoire.
Le moral des militaires s’effondra lorsque le messie cita la destruction du Philadelphia, ils assistaient en direct au discours du dirigeant fanatique, sous leurs yeux la troisième guerre du Tiberium venait de commencer.

CHAPITRE 3 : Ciel de feu

Stanley observait ses hommes regroupés dans la salle de briefing, fuyant désespérément le regard assassin de l’un d’entre eux, Jim. Le soldat de première classe Jim, Jim et son foutu caractère, Jim et son intelligence bien trop élevée pour un simple trouffion. Après son retour de patrouille l’homme avait mis les nerfs de son supérieur en ébullition, l’officier ne pouvait pas céder aux exigences de ce soldat envoyé en zone jaune par le tribunal militaire pour une raison qu’il ignorait.
Hammerfest était une bête endormie sous le froid glacial de l’hiver Tiberien, était endormie. La vue du Philadelphia sombrant dans un chaos nucléaire lui avait remis les idées en place, Kane était de retour et l’attaque du VTB ne laissait pas planer le moindre doute sur ses intentions, ils allaient subir les foudres du messie, la vieille base devait se réveiller avant que le scorpion ne la piquât à mort.
L’officier s’éclaircit la gorge et balaya de nouveau la salle de son regard hésitant. Stanley lisait sans grand étonnement de la peur dans les yeux de ses camarades, ils sentaient l’affrontement venir tels des chiens de combats. Il remarqua avec soulagement que Jim le dévisageait à présent avec d’avantage de curiosité que de haine, l’homme attendait, attendait qu’il parlât.
« Comme vous le savez tous, la station Philadelphia a disparue, détruire par un missile nucléaire. »
Stanley sentit sa voix vaciller, entendre sa propre bouche prononcer cette terrible vérité l’obligeait à affronter la réalité. Il parvint à se ressaisir in-extremis et continua.
« L’intégralité des dirigeants du GDI ont péri et Kane a revendiqué l’attaque. Le Nod est de retour. »
Il se tut, s’attendant à des réactions parmi ses soldats mais se rendit rapidement compte qu’ils étaient depuis longtemps arrivés à cette conclusion. Stanley reprit sous le poids de plusieurs dizaines de regards attentifs.
« En attendant que de nouveaux dirigeants soient désignés nous attendront à Hammerfest et devrons être prêts à toute éventualité, l’attaque de notre base est tout à fait envisageable. Je vais instaurer des tours de garde et nos tourelles d’observation devront être occupées vingt quatre heures sur vingt quatre. Me suis-je bien fait comprendre ? »
Un murmure d’approbation traversa la pièce à la grande satisfaction de Stanley, seul un homme leva la main. L’officier soupira d’agacement et donna la parole à Jim.
« Et s’ils nous attaquent ? »
La question pris au dépourvu le supérieur qui hésita à répondre, craignant tomber dans un piège.
« Nous défendrons la base à tout prix, tout simplement. Autre chose ?
- Et s’ils sont supérieurs en nombre et que toute victoire devient impossible ? » répliqua immédiatement le soldat.
- Heu…
- Je veux bien défendre Hammerfest mais il y a des limites, hors de question de donner ma vie pour ce trou perdu dont tout le monde s’en fou. »
Quelques voix s’élevèrent distinctement pour soutenir le soldat, l’officier se sentit blêmir, il devait répondre, vite.
« Nous nous tenons au règlement, nous attendons les instructions de l’état major. » marmonna-t-il sans la moindre conviction.
Jim se leva et dévisagea l’ensemble de ses compagnons d’armes avec bien plus de prestance que son supérieur. Enfin, il se tourna vers Stanley, les yeux brillants d’une colère froide.
« Arrête avec tes ordres appris par cœur. Je suis pas sûr que mes potes aient envie de crever dans ce coin paumé. Alors voilà ce qu’on va faire, on va attendre sagement de voir comment va évoluer la situation et si ça chauffe de trop, on plie bagage et on rentre en zone bleue.
- Mais… » répondit l’officier d’une voix absente de toute autorité.
« Mais rien ne t’empêche de mourir pour la gloire. »
La pièce se vida en quelques instants, les soldats le quittaient, menés par Jim. Stanley soupira de lassitude et se laissa tomber dans son fauteuil d’officier.

L’ombre. Une étendue insondable d’ombre. Un ronflement sonore ébranla le doux silence du dortoir. Tous ne dormaient pas, certains avaient préférés profiter de la quiétude de la nuit, d’autre n’avait pas eu le courage d’ingérer des somnifères. Jim attendait, le regard perdu dans le vide, assis sur son matelas inconfortable. Il n’avait pas ressenti de plaisir particulier lorsque ses camarades l’avaient plébiscité, hormis peut être la savoureuse satisfaction d’avoir eu la revanche qu’il désirait sur son supérieur. Un homme se glissa sans un bruit à ses côtés.
« Félicitations vieux frère, tu as donné une bonne leçon à ce petit con. »
Jim pouffa malgré lui et se tourna vers le soldat qui se tenait à ses côtés. Scott se comportait parfois en véritable enfoiré mais il restait un ami fidèle.
« Tu parles, il est tellement orgueilleux qu’il doit être en train de préparer un plan pour se venger.
- Possible mais il devra être assez fort pour battre toute la caserne réunie. Jim ? »
Scott avait parlé d’une voix empreinte d’inquiétude. Le soldat questionna du regard son ami, surpris par ce brusque changement de ton.
« Tu crois vraiment que ça va péter ? Je veux dire, qu’une troisième guerre du Tiberium va commencer ? Tu sais comme dans les livres d’histoire, des affrontements directs, des attaques nucléaires, un nouveau temple de Nod. »
Jim soupira, ce n’était pas le moment de dramatiser à outrance et d’une certaine manière, son camarade connaissait la réponse mais refusait de l’accepter. Il choisit de répondre d’une voix neutre, où la tristesse et la joie n’avaient pas leur place.
« Oui, ça va recommencer, Kane n’est pas réapparu uniquement pour nous offrir un feu d’artifice sanglant, nous allons sûrement avoir droit aussi mais on est toujours en vie et j’ai envie de fumer une clope, ça te dit ? »
Scott donna un coup de poing amical à son compagnon d’arme et se leva d’un bond, ravi de mettre un terme à cette conversation.
Les deux hommes avançaient à tâtons, les bras tendus vers un obstacle invisible. La faible lumière résiduelle rendait leur parcours ardu, ils se faufilaient dans un labyrinthe de lit sans parvenir à en trouver la sortie. Après quelques minutes d’errements ils traversèrent une porte et disparurent.
Jim jeta un bref coup d’œil à la lune, elle semblait briller d’une lueur malsaine mais le soldat ne se laissa pas perturber par ce sentiment irrationnel, il salua brièvement les gardes postés dans les tours d’observations et alluma sa cigarette.
« Jamais j’aurais cru que ça me ferait autant plaisir de me geler les couilles avec toi. »
Scott éclata de son rire le plus bruyant et offrit un sourire rayonnant à son ami.
« Ne me dit pas que tu préfères ça à une soirée dans la zone bleue avec de charmantes demoiselles ?
- Si tu savais… »
Les deux hommes vinrent s’abriter sous les jambes d’un titan et s’installèrent sur la coque rouillée.
« Tu crois qu’ils fonctionnent toujours ? »
Jim observa quelques instants la structure dévorée par l’âge et le froid, il grimaça à l’idée de devoir utiliser ces antiquités dans un combat face à une confrérie surarmée.
« Aucune idée et franchement, je n’ai pas envie de le savoir.
- Le monde est mal foutu, ces enfoirés de la zone bleue se pavanent avec leur char mammouth dernier cri pendant que nous on a ces titans bons pour la casse. Si seulement… »
Scott interrompit son monologue et se releva brusquement, son compagnon fronçait les sourcils, il avait entendu le même bruit lointain.
« C’était quoi ce truc ? »
Jim ne répondit pas, trop occupé à observer les tours d’observation. Les soldats étaient en état d’alerte mais ne voyaient pas d’ennemi. Le bourdonnement était faible mais semblait si proche. L’homme lâcha sa cigarette, deux immenses véhicules sombres venaient d’apparaître dans le ciel étoilé avant de se volatiliser à nouveau.
Quelques secondes plus tard les tours de garde disparaissaient dans un tourbillon de flammes.

Chapitre 4 : La dernière marche des titans

La chute des tours d’observation provoqua un vacarme assourdissant, d’innombrables débris enflammés furent projetés à plusieurs dizaines de mètres à la ronde. Jim se jeta instinctivement au sol et se protégea la tête dans l’espoir illusoire d’être épargné par la pluie de gravas. Une lame de métal entailla son épaule tandis qu’un morceau de tissus incandescent lui brula les mains.
Le soldat voulut hurler mais la neige glaciale étouffa son cri, il n’osait pas relever la tête, n’osait pas voir de ses propres yeux le désastre. La voix de Scott le contraignit à retrouver ses esprits. Il s’appuya sur ses mains blessées et se releva tant bien que mal. Son ami ne cacha pas son soulagement de le voir en vie et l’aida d’un bras secourable. Les deux compagnons d’arme se tournèrent vers le lieu du drame, il n’y avait plus la moindre trace des gardes, dévorés par des flammes avides de chair humaine. Ils restèrent immobiles un long moment, le visage illuminé par un brasier rougeoyant, pétrifiés par ce spectacle de désolation.
« Des bombes incendiaires… les enfoirés…
- Ils ne vont sûrement pas en rester là, retourne à la base te préparer à la riposte.
- Et toi ? »

Jim jeta un regard éloquent en direction du Titan et se mit en marche d’un pas décidé. Ses blessures le faisaient atrocement souffrir mais il devait se battre, pas pour lui, ni pour Scott, mais pour ceux et celles qui comptaient sur eux pour défendre les terres du GDI. Le soldat arracha un pan de son manteau et soigna ses mains d’un bandage de fortune. Il se tourna une dernière fois vers son ami et se hissa à l’intérieur du géant d’acier.
Le soldat prit une profonde respiration et donna vie à sa monture. Le moteur produisit un infime bourdonnement et une multitude de diodes illuminèrent le poste de commande. Jim observa brièvement les jauges et fut rassuré de voir que cette machine ancestrale fonctionnait toujours. Une voix familière s’échappa de l’interphone, une voix empreinte de fatalité.
« Jim ? Tu es sûr de ce que tu fais ? Bon dieu on n’a aucune idée de ce qui va nous tomber dessus.
- Raison de plus pour ne pas se laisser abattre comme de vulgaires lapins. Et que dit l’officier ?
- Rester sur nos gardes et attendre les instructions des supérieurs. »
L’homme donna un violent coup de poing dans la carcasse métallique et poussa un cri mêlé de douleur et de rage.
« Bon sang il a perdu la raison ! Tu as vu ce que ces salopards ont fait aux tours, encore un raid comme celui-ci et la caserne disparaît avec tous les gars ! »
La voix de Scott ne retentit plus, l’interphone retrouva son silence de mort. Jim soupira de désespoir, les ordres de ce crétin allaient les emmener à la morgue. La vision de ces ailes noires ne quittait plus son esprit, combien de temps leur faudrait-il pour recharger avant un deuxième bombardement ?
Il se tourna vers son écran de contrôle, quatre points venaient d’apparaître, quatre autres Titans.
« Au moins des types ont encore des couilles dans cette base. » songea-t-il avec amertume.
Jim appuya sur le bouton de l’interphone et hésita un vague instant, cette bataille promettait d’être courte mais violente, peut être était-ce la dernière fois qu’il s’adressait à une personne.
« Ecoutez moi tous ! Quoi qu’il advienne nous avons d’ores et déjà perdu, nous ne pouvons pas nous protéger contre ces saloperies volantes mais nous avons assez de puissance de feu pour leur faire payer chèrement alors offrons à ces Titans une dernière marche, une dernière marche pour la gloire et l’honneur ! »
Quelques secondes d’un silence pesant s’écoulèrent, Jim crut un instant que son minable discours venait de tomber à plat lorsque les géants d’acier se mirent en marche, suivis pas de nombreux soldats armés. Jim ferma les yeux en une dernière pensée à son passé disparu et prit les manettes d’une poigne de fer.

Les environs de Hammerfest semblaient déserts, pas la moindre âme qui vive, pas le moindre ennemi. Les cinq Titans approchaient de la ville morte l’un à côté de l’autre, projetant des nuages de neige à chacun de leur pas. Jim se surpris à frissonner de plaisir, depuis ses tous premiers pas dans l’armée il avait voué une admiration sans faille à ces géants d’acier appartenant à un passé révolu, aujourd’hui le soldat prenait le contrôle de l’un d’entre eux pour ce qui allait être leur dernière bataille.
« Mouvements suspects autour des immeubles, tes instructions Jim ?
- Montrons leur que nous ne sommes pas ici pour rigoler, tous avec moi ! »
Un bruit de tonnerre retentit dans la pénombre de la nuit, des flammes immenses s’échappèrent des canons des Titans, un instant plus tard un bâtiment s’effondrait dans un fracas de poussière et de structures d’acier.
« On avance en ligne, une dizaine de mètres d’écart, l’infanterie nettoie les immeubles. »
Les monstres bipèdes s’engagèrent dans ce cimetière humain, escorté par des soldats vigilants. Jim sentait son cœur accélérer, il craignait de voir à tout moment un tireur embusqué surgir et le faucher lâchement.
Il n’en fut rien, pas de soldats du Nod, pas de terroriste, personne. L’homme douta un instant que son camarade ait vu un quelconque ennemi.
« La ville est déserte, on retourne en…
- Jim ? Qu’est ce qu’il se passe ?!
- Putain de merde c’est quoi ce truc. »

Une immense structure se dressait à l’horizon, perdue au milieu d’une plaine enneigée. Poussé par une irrépressible curiosité, le soldat poussa sa machine en direction de l’objet, suivit par ses compagnons. Son esprit lui criait qu’il s’enfonçait dans un piège mais ne pouvait pas reculer, ne pouvait pas détourner son regard de cette tour noirâtre.
Il comprit son erreur lorsque le Titan butta contre un obstacle invisible. Jim écarquilla les yeux et reconnu une queue de scorpion dessinée au sommet de la structure. Il enfonça le bouton de l’interphone et hurla de toutes ses forces.
« C’est un piège ! Arrière toute, fuyez pour vos vies ! »

Son ordre fut suivit par un spectacle incroyable, des formes fantomatiques apparaissaient tout autour de lui, le champ de furtivité disparaissait et laissait la base du Nod apparaître au grand jour. Une pluie de flammes et de roquettes s’abattit sur ses hommes. Les Titans sombraient les uns après les autres, les soldats mourraient dans un brasier infernal.
Jim ne songea même pas à riposter, conscient de leur défaite inévitable, ils se trouvaient en plein milieux d’une armée de véhicules et de guerriers du Scorpion prêts à tout pour les anéantir, ils ne pouvaient rien faire, rien.
L’homme se tourna instinctivement vers l’obstacle redevenu visible, une pointe énorme, tournée vers le ciel, comme si elle avait surgit du sol enneigé de Hammerfest. Jim leva la tête en direction du sommet de l’obélisque. Sa pointe s’illumina dans un bruit sinistre, Jim ferma les yeux.

Chapitre 5 : Prison de verre

Jim se réveilla en sursaut et se releva d’un bond. Il écarquilla les yeux et détailla rapidement la petite pièce où il se trouvait enfermé, des murs d’un blanc immaculé, l’endroit ressemblait fortement à une chambre d’hôpital pourtant le soldat savait d’instinct que ce n’était pas le cas. Une baie vitrée comportant une porte le séparait de la sortie. Il inspecta brièvement son corps et ne trouva pas la moindre blessure, seules quelques cicatrices encore récentes témoignaient de sa vie de soldat.
Vêtu d’un simple pantalon de soie il ne souffrait pas du froid, bien au contraire, le vétéran sentait son corps bouillir d’une énergie nouvelle, motivé par l’incompréhension et le sentiment d’être en danger. Il quitta son lit et tenta d’ouvrir la porte, sans succès. Jim jaugea l’épaisseur du verre et abandonna toute idée de fuite par la force, la muraille était conçue pour résister. L’homme n’eut pas le temps de réfléchir à une autre solution, des bruits de pas annonçaient l’arrivé d’une personne. Sans un bruit il se faufila dans son lit et se dissimula derrière la façade d’un paisible dormeur.
La porte s’ouvrit, on venait pour lui. Jim concentra toute son énergie sur son ouïe, son corps était une arme et il ne devait pas laisser la moindre chance à son agresseur. Quelques secondes interminables s’écoulèrent, l’intrus venait de franchir la baie vitrée d’un pas serein, le bruit caractéristique de la seringue s’abreuvant de liquide ébranla le tympan du soldat surentrainé, en un instant il avait quitté son apparente tranquillité et bondit sur l’infirmière.
La jeune femme n’eut pas le temps de crier, une main puissante broyait sa gorge. Jim la colla contre son torse en une étreinte douloureuse et figea ses yeux d’acier dans les siens. Des larmes de terreur s’écoulaient le long de son visage. L’homme ne se laissa pas émouvoir par la peur et la beauté de ses traits et s’empara d’une arme de fortune.
« Il a quoi là dedans ? » murmura-t-il d’une voix vide de toute émotion.
« Un… un calmant. » parvint à articuler la jeune femme malgré l’étau qui la privait d’oxygène.
Le soldat n’hésita pas, il planta la seringue dans la peau de l’infirmière et vida le contenu de la piqure dans son sang. L’homme déposa le corps de sa victime sur le lit et s’enfuit par la porte entrouverte.

Il se trouvait au centre d’un immense couloir aux murs terriblement blancs, loin de le rassurer cette vision de propreté parfaite l’effrayait, tout semblait si irréel en ce lieu. Son cerveau travaillait à toute allure, un flot de pensées envahissait son esprit, il ne comprenait pas. Jim observa ses mains, tout trace de brulure avait disparue, un sentiment de désespoir s’empara de lui, plongé dans un combat d’une extrême violence il se retrouvait dans ce lieu mystérieux, sans la moindre marque d’affrontement sur son corps.
Réfléchir, il fallait réfléchir, mais le temps lui manquait. Jim devait s’enfuir, au plus vite. Le soldat s’engouffra dans le couloir d’un pas de loup, mue par un instinct de survie irrépressible. Après plusieurs minutes d’errements dans ce labyrinthe blanchâtre il trouva enfin un signe d’activité humaine. Des voix s’élevaient distinctement à quelques mètres de lui.
Il s’approcha avec une discrétion décuplée par la crainte de se faire attraper. Jim maudit intérieurement la configuration de ce lieu incongru, aucun obstacle pour se cacher et une luminosité telle qu’il lui était impossible de passer inaperçu. Il se colla à un mur glacial et se faufila jusqu’à un coin, d’un discret coup d’œil il aperçut deux soldats armés qui discutaient bruyamment.
Son cœur s’emballa, un aigle noirâtre ornait leurs uniformes, il était prisonnier du GDI. Pourquoi ? Jim sentit son moral s’effondrer, son dernier souvenir remontait à l’illumination de l’obélisque, un flou total suivait ce moment fatidique, que s’était-il passé ensuite ? Il savait qu’il ne parviendrait pas à retrouver sa mémoire dans un tel moment de stress pourtant le besoin de comprendre devenait d’autant plus crucial que les soldats se trouvaient à quelques mètres de lui.
Agir, il devait agir, réfléchir ensuite. Il bondit dans le couloir et profita de la surprise des soldats, Jim asséna un atémi sauvage au premier d’entre eux qui ne se releva plus. Le second leva son arme mais le vétéran avait anticipé son geste et venait de projeter sur lui toute sa masse musculaire. L’homme perdit l’équilibre et chuta, emporté par le poids de son équipement. Il n’eut pas le temps de comprendre la suite, un poing de fer venait de s’écraser sur son visage.
Jim s’empara de la tunique de son adversaire évanouit et continua sa fuite désespérée sans prendre la peine de dissimuler les corps dans un lieu vide de toute cachette.

Sa vie était certainement en danger mais il devait rester calme, ne pas céder à la panique, avancer avec autant de tranquillité qu’un simple garde en patrouille. Il n’avait aucune idée de la direction à prendre mais devait trouver la sortie au plus vite, Jim se surprit à douter un instant de l’existence d’une issue à ce labyrinthe mais abandonna rapidement cette idée et reprit son chemin.
Quelques minutes plus tard il toucha enfin au but, un poste de contrôle gardé par seulement deux gardes. Jim prit une profonde respiration et passa devant eux sans que ceux-ci ne tentent de l’intercepter. Un cri causa sa perte, un homme nu venait de surgir et hurlait. Ne surtout pas hésiter, le soldat se tourna d’un bond et appuya sur la gâchette, un déclic retentit mais aucune balle ne quitta son arme. La surprise laissa place à une douleur effroyable, un garde venait de lui asséner un violent coup de crosse dans la nuque.
Jim se maudit d’avoir laissé ce soldat en vie et s’effondra, il avait perdu

Fan fiction écrit par Yssan.

 
 
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